Malgré un avenir incertain dû à l’imminente sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les Britanniques continuent de consommer normalement. Pendant la période des fêtes, les ventes des grandes enseignes de distribution du pays ont ainsi augmenté. Forte progression de la consommation en décembre 2016 Entre 2015 et 2016, d’après les statistiques de Kantar, les dépenses des consommateurs britanniques dans les supermarchés ont crû de 2 %, signant la meilleure performance depuis deux ans et demi. Après deux années de baisse, Marks & Spencer vient d’annoncer pour sa branche textile une progression de 2 % du chiffre d’affaires, conséquences d’une tendance positive sur les treize dernières semaines de 2016. L’inversion de la courbe est arrivée comme une surprise pour les investisseurs, avec la stratégie de minimisation des promotions décidée par Steve Rowe, le nouveau dirigeant du groupe, pour faire remonter sa rentabilité. Primark, Superdry et les grands magasins Debenhams aussi ont réalisé de bonnes performances dans l’habillement. Mais les meilleurs chiffres sont ceux de l’alimentaire. Tesco, le leader du marché, a enregistré une nouvelle croissance de son chiffre d’affaires, confirmant la tendance haussière observée sur huit trimestres d’affilée, bien qu’il se soit fait devancer par Sainsbury’s et Morrisons en Bourse. Les discounteurs, en pleine expansion à travers le Royaume-Uni, ont également le vent en poupe, comme Lidl et ses 200.000 homards vendus pendant la période de Noël. Niveau record des emplettes en ligne La hausse des achats des ménages dans tous les secteurs en décembre 2016 (+1,7 % selon le British Retail Consortium) n’a pas forcément profité aux magasins physiques. En effet, les achats en ligne ont représenté plus de 24 % de l’ensemble, un record. Malgré ces bonnes nouvelles, les incertitudes demeurent. Actuellement au-dessus de 1 %, l’inflation pourrait atteindre 3 % cette année sous la pression de la livre en baisse et des prix de l’énergie en hausse, lesquels expliquent d’ailleurs en partie les chiffres de décembre. Dans l’alimentaire, par exemple, la remontée durant le dernier trimestre a été de 0,2 %, mettant fin à plus de deux ans de déflation. Les experts anticipent d’ailleurs une détérioration du pouvoir d’achat des consommateurs en 2017, et cela, d’autant plus que la part du crédit dans le financement des achats a augmenté. Les taux d’intérêt très faibles ont dopé le prêt à la consommation, revenu à son niveau d’avant crise, mais aussi la renégociation et le rachat de crédit. Plus largement, l’endettement des Britanniques, incluant l’emprunt immobilier, équivaut aujourd’hui à 133 % de leurs revenus, tandis que le taux d’épargne poursuit son repli.