Les ménages les moins aisés bénéficient de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et de l’aide à la complémentaire santé (ACS). Grâce à ces deux dispositifs, les personnes concernées ont vu leur pouvoir d’achat s’améliorer de 9 %. Deux aides pour les ménages les plus modestes Selon la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) dans une étude publiée le 19 octobre dernier, ces deux droits, en relevant le pouvoir d’achat des ménages à la situation précaire, permettent de diminuer les inégalités. La CMU-C de 440 euros, attribuée sous conditions de revenus (721 euros mensuels pour une personne seule), permet d’accéder aux soins sans avance de frais. Les Français du « 1er décile » (les 10 % les plus modestes) sont les premiers ciblés. Ensuite, les personnes dont les ressources ne sont pas supérieures de plus de 35 % aux plafonds d’octroi de la CMU-C peuvent prétendre à l’ACS (20 % des ménages aux revenus les plus bas). Celle-ci, qui s’élève à 290 euros en moyenne selon l’âge de l’allocataire, est déduite du coût de la mutuelle. À l’inverse des prestations versées en liquide aux bénéficiaires, la CMU-C et l’ACS prennent la forme de « transferts sociaux en nature » exprimés en « équivalents monétaires » afin de permettre de mesurer leur effet sur le niveau de vie des familles. Amélioration du pouvoir d’achat Pour 54 % des familles ayant perçu la CMU-C ou l’ACS faisant partie des Français au niveau de vie le plus faible, le pouvoir d’achat moyen a augmenté de 9 %. En revanche, les familles nombreuses sont pénalisées, le barème d’attribution de ces aides prenant en considération toutes les prestations familiales qui leur sont versées. La Drees s’est également intéressée à leur impact sur le rapport du niveau de vie entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres sur l’ensemble de la population. En 2014, celui-ci était de 5,9, mais il pourrait descendre à 5,6 en cas d’inclusion de la CMU-C et de l’ACS dans le revenu disponible. Si tous les potentiels bénéficiaires réclamaient leurs droits, il pourrait même se réduire à 5,4. Malheureusement, les taux de recours aux deux aides sont encore faibles, note la Drees. Pour la CMU-C, il n’est que de 64 % à 77 %, et seulement de 30 % et 43 % pour l’ACS, laquelle n’est utilisée effectivement que par 80 % de ceux qui la reçoivent. Alors que les personnes éligibles seraient comprises entre 8 et 10 millions, seules 6,6 millions en bénéficiaient effectivement (5,5 millions pour la CMU-C et 1,1 million pour l’ACS) au 31 juillet dernier. En plus de ces aides, dans le contexte de taux faibles actuel, les Français peuvent recourir au rachat de crédits. En allégeant les mensualités de remboursement, cette opération permet de retrouver un certain équilibre financier.