Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les dépôts à vue ont augmenté de 18 à 28 % environ au sein des banques. La raison est que les Français ont subitement freiné leur consommation, ce qui a considérablement fait exploser leur matelas de cash, notamment pendant le confinement imposé par l’État. Les établissements bancaires se retrouvent aujourd’hui avec un matelas de liquidité abondant, en raison du boom de l’épargne des Français, causé par le confinement lié à l’épidémie de Covid-19. Philippe Crevel estime que cela fait maintenant une vingtaine d’années que les ménages adoptent toujours le même comportement à chaque crise. L’économiste explique : Ce type de comportement est alimenté par la crainte d’une crise économique profonde et l’aversion au risque. Philippe Crevel Les dépôts à vue des banques ont surtout augmenté de manière considérable au deuxième trimestre de l’année. À titre d’exemple, ils ont progressé de 25,2 % dans les caisses régionales du Crédit Agricole. Hausse des dépôts à vue dans les banques L’épidémie du nouveau coronavirus a entraîné une hausse considérable des dépôts à vue dans les banques. Il s’agit d’un effet indirect du confinement, durant lequel les Français ont préféré stocké de l’argent sur leurs comptes bancaires en freinant leur consommation. Chez le groupe BPCE, les dépôts à vue ont augmenté de 28 % environ sur un an, au second trimestre 2020. Même chose pour ceux des réseaux commerciaux : ils ont par exemple bondi à 148 milliards d’euros (+ de 27 %) dans le groupe BNP Paribas. Chez Société Générale, ils s’établissent par ailleurs à 132 milliards d’euros, avec une augmentation de 18 %. Une bonne nouvelle pour les établissements bancaires Le fait peut représenter un danger pour l’économie. En revanche, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les banques françaises. En effet, la hausse des dépôts à vue entraîne entre autres la reprise des prêts personnels et des crédits à l’habitat. Grâce aux ressources, les établissements bancaires pourraient toutefois financer l’économie à moyen et long terme à un coût attrayant, selon Laurent Quignon. L’économiste chez BNP Paribas estime : Cette ressource est très intéressante pour les banques. En effet, elle est peu coûteuse et relativement stable. Laurent Quignon Les banques auront intérêt à orienter l’excès d’épargne vers des supports qui leur coûtent moins ou leur rapportent plus. Il faut savoir qu’aujourd’hui, le rythme de la hausse des crédits est nettement dépassé par celui de la hausse des dépôts. Notons que le fait que les Français aient freiné leur consommation a été vraiment préjudiciable à certaines entreprises. Néanmoins, la hausse des dépôts à vue a donné aux établissements bancaires la possibilité de soutenir la trésorerie des entreprises à travers le PGE ou prêt garanti par l’État.