La crise du Covid-19 a impacté la majorité des secteurs économiques en Europe, en particulier le secteur bancaire. Dans une récente étude, Accenture annonce une augmentation de 335 milliards d’euros des provisions que les établissements de la zone devront passer. L’objectif de la mesure : couvrir les éventuelles pertes sur prêt irrécouvrables. Augmentation de 335 milliards d’euros des provisions par rapport à 2019 En 2019, le risque de pertes sur créances a contraint les banques européennes à passer 80 milliards d’euros de provisions. En 2020, entre autres conséquences de la crise Covid-19, la probabilité d’abandon de prêts impayés est nettement plus élevée. Aussi, selon Accenture, Le montant des provisions pourrait être de 265 à 335 milliards d’euros supérieurs à son niveau de l’année dernière. À l’échelle mondiale, le cabinet estime que Les établissements bancaires devront provisionner l’équivalent de 2 à 2,4 % de leurs portefeuilles de crédits en prévision des dettes irrécouvrables. Il précise que ce chiffre est Deux fois plus important que celui observé en 2008 durant la crise financière. Néanmoins, il anticipe de Fortes disparités entre les pays en fonction de l’impact de la pandémie et des mesures de soutien à l’économie. Par exemple, au Royaume-Uni, 1,5 million de cartes de crédit et de prêts conso font l’objet d’un moratoire de paiement, tout comme environ 15 % des emprunts immobiliers. Outre-Atlantique, quelque 9 % des détenteurs de prêts à l’habitat bénéficient d’un report de paiement depuis juin. Dans l’Hexagone, le rapport indique que ce sont plus de deux millions de clients, dont 80 % d’entreprises et de professionnels, qui ont négocié une suspension de leurs mensualités. Le rôle essentiel des banques pour la relance économique À travers un communiqué, Fabrice Asvazadourian, analyste chez Accenture, souligne Le rôle essentiel des acteurs du secteur bancaire, aussi bien pour contrer les effets négatifs de la crise sur l’économie que pour accompagner une relance. Fabrice Asvazadourian L’objectif est de redresser rapidement la situation des ménages et des sociétés, alors que les dispositifs publics arrivent progressivement à leur terme. À ce titre, les banques vont devoir répondre aux besoins de liquidités destinées à compenser les défauts de crédit et à doper la croissance économique. Cela signifie qu’elles devront accorder de nouveaux financements tout en gérant scrupuleusement leurs portefeuilles actuels. Le cabinet redoute néanmoins une « explosion de l’endettement public et privé au niveau mondial », compromettant la capacité de remboursement des emprunteurs, toutes catégories confondues.