Non seulement la pandémie du Covid-19 continue de faire des victimes sur le plan sanitaire, mais l’économie mondiale risque de souffrir encore longtemps de ses conséquences. Le système bancaire ne fait pas exception. Selon Moody’s, les résultats des établissements européens vont être plombés par les défauts de paiement sur les prêts aux PME et aux particuliers. Exposition accrue sur les crédits aux PME et aux ménages Bien que les difficultés concernent la plupart des activités bancaires, Important Moody’s redoute tout particulièrement les défauts sur les prêts accordés aux PME, ainsi que les crédits à la consommation sans garantie souscrits par les ménages. Malgré les mesures gouvernementales mises en place pour les soutenir financièrement, celles-ci ne suffiront pas à compenser l’impact de la crise. Moins résilientes que les grands groupes, les petites et moyennes entreprises subissent de plein fouet le ralentissement de l’activité dans de nombreux secteurs d’activité. De leur côté, les particuliers ayant perdu tout ou partie de leurs revenus se comptent par millions, et le taux de chômage poursuit sa croissance. L’agence de notation souligne en outre que Les encours cumulés de ces deux types de financements à juin 2019 sont de plus de 20 % supérieurs à leur niveau de fin 2014. Cela signifie pour Moody’s que les prêteurs n’ont aucune idée du comportement des détenteurs d’une bonne partie de ces prêts dans un contexte économique tendu. Exposition inégale des banques au risque de défauts Selon le rapport de l’agence, Les banques des pays du sud de la zone, où le poids des PME dans l’économie est important, sont plus exposées sur ce segment. En revanche, outre-Rhin et outre-Manche, les expositions restent globalement en deçà de la moyenne européenne, qui se situe à 15 %, mais certains établissements sont plus affectés que les autres. Une autre disparité porte sur la taille des banques, les plus grandes, qui servent davantage de gros clients, sont menacées par le montant plus élevé des éventuelles créances douteuses. Dans le domaine des prêts aux particuliers, Moody’s observe un risque plus prégnant pour les banques basées dans l’Hexagone, en Espagne, en Autriche et au Royaume-Uni qui opèrent sur le territoire national et à l’international. Même si la solvabilité des banques va pâtir d'une probable « explosion » des impayés, l’agence met en avant un avantage dont elles disposent par rapport à la crise financière de 2008 : de 9 % à cette époque, leur ratio moyen de fonds propres ou Common Equity Tier 1 (CET1) s’établissait à 15 % en 2019. Important Elles sont donc mieux dotées en capital pour faire face aux conséquences de la pandémie.