L’industrie automobile commence à être affectée par l’épidémie de coronavirus

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 3 mars 2020 .
Temps de lecture : 4 min

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Publié le mardi 3 mars 2020 10:42 par la Rédaction Meilleurtaux

Encouragés par les atouts de la délocalisation, les constructeurs automobiles ont progressivement étalé leur chaîne de production à l’échelle mondiale. Cette organisation est généralement rentable en raison du coût de la main-d'œuvre. Toutefois, l’épidémie de coronavirus sévissant en Chine rappelle à l’industrie automobile les failles de ce système dans lequel les sous-traitants sont incontournables.

L’origine d’une voiture mentionnée dans une assurance auto renvoie généralement au site d’assemblage final du véhicule ou à la nationalité historique de la marque. Les pièces détachées, quant à elles, peuvent provenir de plusieurs pays différents. La Chine, par exemple, est connue pour fournir du câblage électronique.

Toutefois, à cause du coronavirus, de nombreuses usines chinoises ont été obligées de rester fermer après les congés du Nouvel An. De ce fait, Renault a dû suspendre momentanément la production dans son usine implantée à Busan (Corée du Sud) pour anticiper le manque de composants. Hyundai et Kia rencontrent également le même problème d’approvisionnement.

Stratégie de délocalisation à revoir

Depuis quelques années, la Chine occupe une place essentielle dans la chaîne de production de l’industrie automobile mondiale. Toutefois, les acteurs du secteur n’ont pas mesuré, jusqu’à présent, leur niveau de dépendance vis-à-vis de ce pays. Désormais, le problème est plus que flagrant et requiert des mesures adéquates.

Les constructeurs automobiles ont déjà rencontré une crise similaire en 2011 après l’accident nucléaire de Fukushima. La catastrophe a entraîné la fermeture de la firme de Renesas Electronics qui fournissait alors 50 % des composantes électroniques des moteurs et des freins sur le marché mondial. Pourtant, il s’agissait de la seule usine du groupe japonais.

Depuis, les grandes marques se sont efforcées de diversifier leur chaîne de production pour éviter de dépendre d’un seul fournisseur pour une pièce en particulier. La norme dans le secteur est de travailler avec au moins deux sous-traitants, selon un expert du centre de recherche automobile de l'université de Duisbourg-Essen.

De plus, il est préférable de choisir un fournisseur implanté près des sites de production pour limiter les risques.

Au-delà de l’industrie automobile, les perturbations liées à l’épidémie de coronavirus en Chine pourraient bientôt toucher de nombreux secteurs. En effet, le pays est le premier exportateur de biens dans le monde. En comptant celles de Hong Kong, ses exportations en 2019 étaient estimées à 450 milliards de dollars aux États-Unis, à 150 milliards au Japon et à 110 milliards dans les autres marchés asiatiques (Corée, Vietnam…)

Un expert de Moody's Analytics souligne :

La Chine fait partie intégrante des chaînes manufacturières, elle pèse un cinquième de la production manufacturière mondiale.

Une pénurie d’envergure mondiale

Les constructeurs implantés en Corée du Sud ont été les premiers touchés par les retombées du coronavirus en Chine. Sise à Busan, l’usine Renault Samsung Motors a dû fermer provisoirement ses portes faute de composants. Ses 2 000 employés devraient reprendre leurs activités le 17 février prochain. Ce site produit environ 216 000 voitures par an.

La situation est encore plus grave pour Hyundai. En effet, la marque sud-coréenne a suspendu la production dans toutes ses usines à cause d’une pénurie de câblage électronique importé de Chine. À lui seul, son site d’Ulsan peut produire jusqu’à 1,4 million de voitures par an.

Suite à cette crise sans précédent, près de 25 000 salariés se retrouvent en chômage technique chez Hyundai. Rien que 5 jours de suspension d’activité pourraient générer une perte à hauteur de 450 millions d'euros selon les experts. La filiale du géant sud-coréen, Kia, est également touchée par cette pénurie. Elle a suspendu la production dans trois usines.

Les répercussions du coronavirus commencent aussi à s’étendre en Europe. Fiat Chrysler risque notamment de stopper ses activités sur l’un de ses sites européens en raison d’un problème de ravitaillement de pièces produites en Chine. Cette information a été révélée par son dirigeant Mike Manley, dans les colonnes du Financial Times.

Les États-Unis sont relativement préservés de la crise actuelle à cause des tensions avec la Chine. Toutefois, le pays subira indirectement les retombées de la pénurie à travers ses fournisseurs qui, eux, s’approvisionnent en Chine.

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La rédaction Meilleurtaux