En raison de ses contre-performances sur le marché français, Renault Retail Group (RRG) envisage de céder 20 % de son réseau de concessionnaires dans le pays. Ce chiffre représente 10 établissements, sur les 50 répartis dans l’Hexagone. L’opération concerne 1 600 collaborateurs, ce qui alarme ainsi les syndicats. D’ailleurs, les salariés sont assez perplexes vis-à-vis des promesses de la direction. Les automobilistes sont généralement familiers avec les marques de l’alliance Renault-Nissan. Elles sont souvent présentes sur un site dédié aux voitures ou sur un comparateur assurance auto. Renault Retail Group, en revanche, est moins connu du grand public. Il s’agit de la filiale du groupe dédiée à la distribution. La société est aussi discrète que peu performante. L’an dernier, RRG a réalisé 323 000 ventes, toutes marques confondues. Cette filiale de l’alliance franco-nipponne commercialise notamment les modèles Renault, Nissan et Dacia. Elle propose également à la clientèle des services d’entretien et des véhicules d’occasion. Le réseau couvre actuellement 13 pays et compte 12 000 collaborateurs en Europe. Une opération inquiétant les représentants du personnel À travers un communiqué récent, FO a clairement manifesté ses inquiétudes par rapport à cette situation. En effet, la décision prise par le groupe est incompréhensible d’un point de vue stratégique selon les salariés et les représentants du personnel. D’ailleurs, la CFDT envisage de réclamer un audit. La CFE-CGC, pour sa part, considère que l’opération lancée actuellement est une suite logique de la politique de gestion discutable de l’ancienne direction. Elle préfère donc tempérer en espérant tirer le meilleur parti de cette conjoncture. Reste à savoir si la liquidité dégagée sera effectivement utilisée pour redresser les concessions restantes. Concrètement, les 10 établissements cédés par RRG représentent 1 600 emplois répartis sur une centaine de sites dans toute la France. L’opération concernera notamment les établissements de Montpellier Strasbourg, Nancy, Toulouse, Orléans, Mulhouse, Nîmes et Montbéliard. Selon le PDG de RRG, Olivier Baraille : Pour chaque établissement, les repreneurs potentiels sont déjà identifiés. Il s'agit de concessionnaires qui distribuent déjà les marques du groupe. Olivier Baraille De plus, le groupe a privilégié des partenaires reconnus comme fiables tels qu’Edenauto, Hess ou encore BYmyCAR. Une étape dans un programme à long terme RRG était en pleine discussion concernant les termes de cette cession l’an dernier. Elle sera effective dans deux ans maximum. L’opération devrait en principe engranger des centaines de millions d’euros destinés à redresser la situation financière de la filiale du groupe Renault. Cette dernière a enregistré des pertes de 48 millions d’euros en 2019 et de 202 millions d’euros l’année précédente. Cette année, elle vise au moins l’équilibre, comme l’indique Olivier Baraille. Le dirigeant projette d’ailleurs de déployer la prochaine étape de son plan de redressement courant 2020. RRG étudiera notamment la situation de ses sites implantés en région parisienne (une trentaine comptant 1 300 postes). Après la restructuration, son PDG espère dégager les fonds nécessaires pour assurer le développement, voire la transformation des concessions restantes de 2022 à 2024. Olivier Baraille note : Notre modèle est en train d'évoluer avec la hausse des achats liés à l'usage, pour la location par exemple, et la multiplication des contacts à distance avec les clients. Olivier Baraille