En Allemagne, le sujet de la limitation de vitesse à 130 km/h revient, une fois de plus sur le tapis au cœur du gouvernement d’Angela Merkel, alors qu’en octobre dernier, cette éventualité a été refoulée par la majorité des députés. Un échec qui n’a pourtant pas découragé certains membres de l’exécutif qui cherchent une nouvelle opportunité pour faire passer ce dispositif dès janvier. Un sujet de discorde refait surface auprès du pouvoir public allemand. Malgré l’opposition de l’Union CDU-CSU avec en tête le du ministre des Transports de l’Union chrétienne-sociale (CSU), Andreas Scheuer, les sociaux-démocrates prévoient en effet de réintroduire l’idée de la mise en place de la limitation de vitesse de 130 km/h sur les autoroutes lors du prochain conseil du gouvernement qui se tiendra en début 2020. Ainsi, ces parties prenantes vont à nouveau avoir l’occasion de faire valoir leur point de vue respectif en précisant qu’au printemps dernier, elles ont déjà eu l’opportunité d’en débattre dans le cadre du projet de loi Paquet Climat qui, au final, a donné raison aux conservateurs (Union CDU-CSU) en excluant cette proposition. Un dispositif de plus de 40 ans cherche à se faire entendre Un simple comparatif assurance auto permet à un automobiliste de comprendre que le simple fait de dépasser une limitation de vitesse peut jouer un rôle non négligeable en matière de prime. Pourtant, force est de constater que les Allemands sont très peu enclins à prendre en compte cet élément déterminant. La preuve, voilà plus de 40 ans qu’un dispositif limitant la vitesse à 130 km/h sur les autoroutes a été adopté en Allemagne. Mais jusqu’ici, le pays semble avoir oublié son existence, du moins en partie puisqu’il est quand même appliqué, sur 30% des voies. Ainsi, à travers le parti SPD (sociaux-démocrates) du gouvernement Merkel, cette mesure cherche à se faire entendre pour être également appliquée sur les 70% restants en notant que cet organisme est motivé par des raisons précises si l’on croit Saskia Esken, sa nouvelle coprésidente qui s’est exprimée en ces termes : « Une telle limitation est bonne pour la protection du climat, pour la sécurité et elle ménage les nerfs des conducteurs. C’est pourquoi nous en reparlerons au cours de la nouvelle année. » Saskia Esken Cette personnalité a même tenu à préciser que l’adoption de cette proposition permettrait à la nation d’entrer dans l’univers des pays civilisés en faisant valoir que : « En dehors de l’Allemagne, toute l’UE et presque tous les États civilisés disposent d’une limitation de vitesse. » Saskia Esken Encore des obstacles à franchir Comme l’a susmentionnée la coprésidente du SPD, les sociaux-démocrates comptent bien parler en faveur de la limitation de vitesse à 130 km/h lors des prochaines réunions gouvernementales qui devraient se tenir en ces débuts de 2020. La preuve que ce dispositif vieux de plus de quatre décennies a encore une chance de ressurgir. En attendant, tout porte à croire qu’il a encore des obstacles à franchir ne serait-ce que de tenir en compte le fait qu’Andreas Scheuer lui-même s’y oppose en faisant valoir que : « Nous avons des tâches bien plus importantes à traiter que de remettre sur la table encore et encore ce sujet très émotionnel. Il n’y a en outre pas de majorité claire en sa faveur. » Andreas Scheuer Et il faut dire que ce ministre des Transports et à la fois membre du CSU n’est pas le seul à s’y être positionné puisque l’Union CDU-CSU est aussi de son côté en soutenant que : « La généralisation de la limite de vitesse sur les autoroutes serait un déni de liberté dans un pays où la voiture reste reine. » Ainsi, pour espérer faire adopter cette proposition, les sociaux-démocrates se doivent de s’armer des meilleurs arguments disponibles lors des négociations. À noter qu’ils ne sont pas les seuls à avoir tenté le coup puisqu’en octobre 2019, les Verts ont déjà essayé de la faire passer au Bundestag. Une tentative qui s’est soldée en échec puisque seuls 126 députés ont voté en sa faveur. Des voix qui ne font pas le poids face aux 498 élus qui ont dit non.