Avec l’entrée en vigueur des nouvelles normes antipollution, les concessionnaires belges sont assez pessimistes sur les projections de ventes de véhicules neufs en 2020. Les vendeurs de voitures d’occasion s’inquiètent aussi de l’impact de cette politique de Bruxelles sur leur activité. En effet, les zones de basses émissions tendent à se multiplier, affectant inévitablement le marché belge de l’occasion. En Belgique, le nombre d’immatriculations de voitures d’occasion est resté assez stable sur ces neuf dernières années. Cette tendance a notamment été constatée par les vendeurs et les professionnels de l’assurance auto. Cependant, les acteurs évoluant sur ce marché s’attendent à une forte baisse des ventes pour l’année prochaine avec l’apparition des LEZ (low emission zone). Car-Pass est arrivé à cette conclusion à l’issue d’un sondage mené récemment auprès de 350 vendeurs de voitures d’occasion. Ces derniers sont en majorité pessimistes par rapport à l’évolution des immatriculations dans le secteur. Par ailleurs, ils prévoient une réduction significative de la part de marché du diesel au profit de l’essence. Des projections inquiétantes Dans le cadre de son enquête, Car-Pass a interrogé les professionnels sur leurs attentes concernant le secteur des voitures d’occasion en 2020. 56 % des vendeurs interrogés estiment que le marché se resserrera l’an prochain. Pour 21 % des sondés, les ventes baisseront même de plus de 10 %. Les entreprises les plus petites sont souvent les plus pessimistes concernant l’avenir du marché. Parmi tous les vendeurs questionnés, ils ne sont que 16 % à avoir des projections optimistes. 21 % des sondés ne prévoient, en revanche, aucune évolution par rapport aux prix actuels. Néanmoins, 75 % des sondés s’accordent à dire que la demande pour le diesel continuera à baisser l’an prochain, au profit de l’essence. D’un autre côté, 59 % des vendeurs interrogés tablent sur une stagnation des ventes pour les hybrides et les électriques. Moins de 5 % des sondés envisagent une légère hausse sur ce segment. 63 % des sondés projettent par ailleurs une stabilisation ou une légère hausse des importations pour les modèles électrifiés. Selon la plupart des professionnels interrogés, les ventes sur le marché de l’occasion seront surtout affectées par l’application des LEZ dans certaines villes comme Bruxelles, Gand ou encore Anvers. La fiscalité est également considérée comme un facteur décisif dans le secteur. En revanche, le cours du marché reste peu sensible à la conjoncture économique, aux problèmes de congestion et à la question climatique. Pour rappel, dès début janvier prochain, les modèles diesels classés Euro 4 seront interdites dans les zones de basses émissions. Ainsi, les vendeurs évitent d’acquérir ou de garder ce type de véhicule en raison de la baisse imminente de leur valeur. Un secteur stable depuis plusieurs années En Belgique, les immatriculations de voitures d’occasion se sont stabilisées aux environs de 660 000 unités ces six dernières années. Le marché a en effet affiché une hausse maximale de 2 % et une baisse de 1,2 % sur toute cette période. En parallèle, les ventes de voitures neuves ont augmenté de 13,1 %. Sans compter ce mois-ci, les vendeurs ont enregistré cette année un recul de 2,1 % des immatriculations des véhicules d’occasion. Néanmoins, le marché peut encore être considéré comme très stable sur le long terme, en comparaison des voitures neuves. D’autre part, ces six dernières années, la part de marché du diesel est passée de 68 à 61 %, tandis que celle de l’essence a augmenté de 31 à 36 %. Toutefois, le diesel domine encore du côté de l’occasion cette année, avec 58 % des immatriculations contre 40 % pour l’essence. Les motorisations alternatives, quant à elles, s’avèrent négligeables dans le secteur. La baisse de popularité du diesel sur le marché de l’occasion comme du neuf s’explique par de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci figurent notamment les malus sur le diesel, la mise en place de LEZ et les scandales tels que le dieselgate. En toute logique, les acheteurs tendent désormais à privilégier l’essence. L’an dernier, les voitures d’occasion proposées sur le marché étaient en moyenne âgées de 9 ans. Toutefois, à cette époque, le diesel représentait trois quarts du parc automobile. De ce fait, les vendeurs sont obligés d’importer des modèles essence plus récents pour s’aligner sur la hausse de la demande. L’importation a ainsi doublé durant les 6 dernières années, si bien que sa part de marché a actuellement dépassé les 13 %.