La grève des transports a bouleversé le quotidien des usagers. La prolongation du mouvement semble également menacer leurs vacances. Redoutant l’absence de trêve de Noël, de nombreux Français ont décidé de privilégier les solutions alternatives comme le covoiturage, les bus, ou encore la location de véhicules. Les professionnels, de leur côté, s’efforcent de gérer cette affluence soudaine. Depuis le début des manifestations, le trafic ferroviaire est fortement perturbé dans tout l’Hexagone. La SNCF a par ailleurs des difficultés à anticiper l’intention de son personnel, empêchant la mise en place d’un dispositif adapté. Au final, les trains sont en service minimum, tandis que les prestataires de transports alternatifs sont au maximum de leur capacité. Dans ce contexte, le covoiturage et les locations, ainsi que l’assurance auto s’y rapportant, ont progressé de manière exponentielle à l’approche des fêtes. Les bus font également partie des solutions adoptées par les vacanciers pour remédier à la situation. Les acteurs de ces secteurs affichent ainsi des chiffres record en cette fin d’année. Un succès sans précédent pour le covoiturage BlaBlaBus a enregistré plus de 600 000 réservations pour cette fin d’année. Comparée à son rythme habituel, son offre a ainsi augmenté entre 10 et 20 %. Ce phénomène s’explique notamment par l’inquiétude grandissante des consommateurs face à la grève des transports. Selon les experts, l’entreprise est sur le point de dépasser les 2 millions de passagers, en comptant les places proposées par le service de covoiturage BlaBlaCar. À titre de comparaison, sur un TGV, ces chiffres équivalent à 5 000 rames. Le spécialiste de l’autopartage entre particuliers, Getaround, constate aussi une forte accélération de son activité. Les réservations ont en effet doublé durant cette période. DriiveMe fait encore mieux sur tout le mois de décembre en multipliant son nombre de réservations par 6 par rapport à l’année dernière. Cette tendance à la hausse semble donc se généraliser chez tous les prestataires de transports alternatifs. Comme le note le directeur général et cofondateur de BlaBlaCar : « On observe une certaine anxiété pour Noël, avec des comportements inhabituels. » De même, la société allemande Flixbus a constaté une augmentation de 50 % de la demande par rapport à la même période en 2018. Pour s’adapter à cette situation, l’opérateur déploiera près de 400 cars dans tout l’Hexagone. Il propose ainsi une flotte 25 % plus importante que la normale. Un tout nouveau contexte pour les consommateurs Les questions de sécurité et d’assurance s’imposeront nécessairement aux nouveaux usagers des transports alternatifs. Avec les enseignes de location traditionnelles, la situation est encore assez connue des consommateurs. Le prestataire est, en principe, en charge de la couverture de sa flotte. Dans ce secteur, Europcar a d’ailleurs doublé son volume de recherches depuis le début des manifestations. La société Ucar, pour sa part, affiche une progression de 15 % au niveau des réservations et compte étoffer son offre d’environ 20 % pour répondre à la demande. Selon Jean-Claude Puerto, président fondateur de l’entreprise : « Aujourd'hui, 70 % du parc est déjà loué, ce qui est exceptionnel pour la période. La tendance des dernières années était de louer le plus tard possible. Là, on est clairement en rupture. » Selon Jean-Claude Puerto. Pour les plateformes de type BlaBlaCar, l’assurance souscrite par l’entreprise de covoiturage couvre généralement l’ensemble des occupants de la voiture. Toutefois, il vaut mieux vérifier auprès du prestataire en cas de doute. En revanche, les particuliers ont tout intérêt à déclarer ce type d’usage à leur assureur. En effet, le covoiturage n’est pas nécessairement couvert par leur contrat d’assurance. Ainsi, ils risquent de ne pas être indemnisés en cas d’accident. Néanmoins, les passagers de la voiture sont, pour leur part, couverts par la garantie responsabilité civile, à condition de ne pas être reconnus comme responsables du sinistre.