La garantie optionnelle perte d’emploi est une solution adaptée par une minorité d’emprunteurs, alors qu’elle permet de rassurer ces derniers par rapport à l’indemnisation en cas de licenciement. Étant assez coûteuse, elle détient toutefois bon nombre de clauses limitatives. Par ailleurs, les emprunteurs se désintéressent de celle-ci et préfèrent se focaliser sur les économies qu’ils peuvent réaliser sur l’assurance-crédit. Le taux de chômage atteint actuellement un niveau élevé et étant donné la précarité des situations professionnelles, les risques d’être licencié semblent menaçants. Bien que souscrire une assurance perte d’emploi s’avère judicieux pour garantir la continuité du remboursement, le montant de ses cotisations et sa complexité démotivent les souscripteurs. En effet, son coût oscille entre 0,10% à 0,70% du capital emprunté chaque année alors qu’elle ne prend en charge que la moitié ou les trois quarts de la mensualité sous condition d’un plafond journalier. Encore faut-il patienter pendant un large laps de temps, pouvant atteindre un semestre, nécessaire pour le délai de carence, avant d’être dédommagé. L’assurance chômage présente des mesures restrictives Le taux élevé du chômage, dû à la situation économique actuelle, incite les organismes d’assurance à mettre en place plusieurs barrières en vue de démotiver les assurés. En effet, l’explosion des licenciements n’est pas favorable pour ces établissements. Le directeur adjoint d’une société de courtage en crédit immobilier confirme que : Nous sommes toujours à un taux de chômage élevé (9,6 %). Proposer une garantie capable de couvrir totalement l’emprunteur ne ferait pas l’affaire des compagnies d’assurance. Directeur adjoint d’une société de courtage en crédit immobilier Avant de souscrire une garantie optionnelle perte d’emploi, il serait judicieux de bien analyser ses atouts et ses inconvénients, car elle peut s’adapter à une certaine situation comme elle peut être superflue pour une autre. Selon le courtier ci-dessus : il existe différentes garanties de perte d’emploi. Certaines formules se concentrent sur le report des échéances. D’autres sur les revenus de l’acquéreur. Pour des personnes proches de la retraite, travaillant dans un secteur en perte de vitesse ou des jeunes dans des startups fragiles, ces garanties ont un intérêt lorsqu’elles sont adaptées à leur situation. Mais la proposer à toutes les personnes en CDI n’aura aucun sens. Mieux vaut s’en détourner et ainsi faire des économies sur son crédit immobilier. Directeur adjoint d’une société de courtage en crédit immobilier Des dispositifs mis en œuvre pour faire jouer la concurrence Faire jouer la concurrence peut contribuer à la baisse des prix du marché de l’assurance. Avec la mise en application de la loi Hamon en 2014, les assureurs ont le droit de changer d’assurance prêt immobilier, durant la première année de son contrat, s’ils constatent une meilleure offre dans les autres institutions. Cette alternative n’est toutefois pas encore plébiscitée par les emprunteurs. L’an dernier, cela ne représentait que 12 % de nos opérations. Cette année, nous sommes passés à 30% chez Meilleurtaux. C’est un mieux, mais les clients intéressés sont toujours les mêmes : des CSP + surinformés et déjà bien dotés. Maël Bernier Un nouveau dispositif vient renforcer la loi Hamon, permettant aux assurés de résilier son contrat d’assurance tous les ans, à sa date d’anniversaire, et cela dès le 1er janvier 2018. Un expert en courtage de prêt immobilier est optimiste par rapport à l’intérêt des assurés. La loi Hamon ne pouvait intéresser qu’une petite catégorie de personnes. Lorsque vous avez enfin votre crédit immobilier, vous n’allez pas vous replonger dans la paperasse pour changer d’assurance. Mais là, avec la possibilité de le faire quand on le veut, je suis persuadé qu’il y aura une appétence, surtout si les assureurs mettent le paquet sur la communication. Maël Bernier