Au Canada, le système financier fait face à une hausse de l’endettement des ménages liée à une surchauffe immobilière. Ces éléments constituent notamment les « plus importantes vulnérabilités pour le système financier canadien ». Selon la Banque du Canada, elles « se sont accentuées au cours des six derniers mois ». Une forte croissance des crédits hypothécaires Selon la banque, la hausse de l’endettement des ménages est en grande partie liée à la croissance du crédit hypothécaire dans les régions de Vancouver et de Toronto. Fin 2016, l’endettement des ménages se situait en moyenne à 167 % de leur revenu disponible, des niveaux records. Stephen Poloz, le gouverneur de la banque, assure toutefois la résilience du système et l’amélioration des conditions macroéconomiques. Le gouvernement fédéral a par ailleurs pris des mesures de resserrement, ce qui a permis d’améliorer la qualité du crédit « sur le marché des prêts hypothécaires assurés ». La proportion des prêts hypothécaires non assurés ne cesse cependant de croître, surtout à Vancouver et à Toronto. L'évolution de leurs caractéristiques laisse par ailleurs présager un risque élevé dans certains cas. Selon la banque, la situation était en partie prévisible. En effet, les crédits immobiliers dépassant le million de dollars « ne sont pas admissibles » à l’assurance emprunteur. M. Poloz de souligner qu’ une proportion croissante des prêts non assurés sont octroyés à des emprunteurs fortement endettés, qui optent pour de longues périodes d'amortissement de leur prêt. M. Poloz. Des conséquences peu dramatiques Fin mai, les six grandes banques canadiennes ont vu leurs notes de crédit baisser, un score attribué par l’agence de notation financière Moody’s, en raison de l’augmentation de la dette du secteur privé et du niveau élevé des prix immobiliers. Dans les régions de Vancouver et de Toronto, la hausse des prix est soutenue par la robustesse des « facteurs fondamentaux ». La spéculation n’y est pas non plus étrangère. La banque juge néanmoins que les mesures mises en œuvre permettront d’« atténuer cette vulnérabilité avec le temps ». Pour lutter contre la spéculation, les autorités provinciales à Vancouver et à Toronto ont pour leur part décidé de prélever une taxe de 15 % aux ressortissants étrangers qui achètent un bien immobilier sur leurs territoires. Le scénario le plus dramatique serait qu’« une profonde récession d'origine externe » entraîne une hausse du chômage et un recul des revenus des ménages, et porte atteinte à leur capacité de remboursement. Les chances qu’un tel scénario se réalise sont cependant minces, surtout avec les conditions macroéconomiques qui continuent de s’améliorer. Le scénario le plus probable étant « une correction marquée des prix des logements à Toronto, à Vancouver et dans leurs environs ». M. Poloz. La banque estime cependant que « les conséquences seraient moins graves ».