Malgré la remontée des taux immobiliers, seulement 28 % des candidats à la propriété envisagent d’accélérer leur projet, selon le dernier Observatoire Odoxa-LinXea-Les Échos. Par ailleurs, 50 % des sondés anticipent une poursuite de la hausse des taux, 45 % misant plutôt sur leur stabilisation. Les taux de crédit constituent malgré tout un « critère déterminant » L’évolution des taux d’intérêt des crédits immobiliers ne semble donc pas affoler les Français. En réalité, leur rapport à l’immobilier dépend principalement de leurs perspectives en la matière. Pour 76 % d’entre eux, investir dans la pierre représente une solution d’épargne « de long terme », tandis que 73 % y voient une source de revenus complémentaire pour la retraite. Mais à court terme, le taux d’intérêt est un critère déterminant, notamment pour ceux qui prévoient de renégocier ou de faire racheter leur prêt. 50 % des participants à l’enquête ayant un emprunt immobilier en cours de remboursement ont déjà effectué une renégociation, et 20 % y réfléchissent. De même, pour les emprunteurs décidés à concrétiser le projet d’achat, le taux d’intérêt reste le critère de décision numéro un, recueillant 86 % des suffrages. Les autres arrivent loin derrière : durée du prêt (43 %), le montant des frais de dossier (21 %), l’indispensable assurance de prêt (15 %) et la réputation de l’établissement prêteur (8 %). Renégocier l’assurance de prêt pour des économies substantielles Ces résultats montrent la moindre importance que les Français accordent à l’assurance, alors que son poids dans le coût total du crédit a augmenté de manière considérable du fait de la baisse des intérêts. Or, les réformes successives en matière d’assurance de prêt visent justement à aider les emprunteurs à réduire la dépense en optant pour une protection moins onéreuse. Ainsi, la loi Lagarde autorise depuis 2010 le choix d’un contrat autre que celui de la banque, sous réserve de respecter la condition d’équivalence des garanties. En 2014, la loi Hamon complète cette mesure en accordant aux emprunteurs le droit de changer d’assurance pendant les 12 premiers mois de leur prêt. Dès 2018, grâce à la loi sur la résiliation annuelle votée en début d’année, tout contrat d’assurance peut être résilié et remplacé sans pénalité à chaque date anniversaire au-delà de la première année. Mais ces évolutions législatives peinent à avoir un impact, faute de connaissance par le public. Un sondage de LinXea révèle ainsi que 63 % des personnes ne sont pas au courant de la résiliation annuelle, et 28 % ne sont pas intéressés par cette possibilité.