Une récente enquête montre que les Français ont davantage recours à la caution pour garantir leurs prêts immobiliers. En 2016, les crédits cautionnés par des sociétés de financement ou par des organismes de crédit comptaient pour 58,3% du total des encours des prêts immobiliers contractés sur l’année. Tour d’horizon ! Dans son enquête annuelle sur le financement de l’habitat de 2017, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) révèle que dans le cadre de la garantie de leur crédit immobilier, les Français délaissent de plus en plus l’hypothèque au profit de la caution. Les résultats de l’étude indiquent en effet qu’en 2016, 3 crédits sur 5 sont garantis par une caution. Cette tendance s’est amorcée en 2010 où les prêts cautionnés représentaient environ 50% du montant des encours des crédits immobiliers. Si la situation est restée la même jusqu’en 2013, elle commence à évoluer à partir de 2016. L’année dernière, les prêts cautionnés ont [en effet] vu leur poids augmenter de nouveau (+1,6 point à 58,3%). L’autorité indique qu’en 2016, seulement 30,3% des crédits à l’habitat sont adossés à des hypothèques et à des PPD (privilèges de prêteur de denier). Les raisons à ces changements L’ACPR estime que ces changements relèvent d’un choix rationnel de la part des consommateurs. À l’occasion d’une acquisition d’un bien immobilier, les Français privilégient les solutions financières aux « garanties réelles ». Outre cela, les établissements de crédit ont leur rôle à jouer. Comment ? En préférant la garantie des sociétés de cautionnement, qui offrent une mutualisation des risques, aux hypothèques. Les solutions de garanties que l’emprunteur peut adopter En guise de rappel, l’hypothèque est une couverture qui permet à l’établissement de crédit de saisir le logement et de revendre celui-ci aux enchères en cas de défaillance de l’emprunteur. La somme touchée couvrira le montant du capital restant que l’emprunteur n’a pas pu rembourser. Le cautionnement du crédit donne par contre lieu à un versement (effectué par l’emprunteur) d’une somme proportionnelle au montant du crédit sur un fonds garanti. Si l’emprunteur ne parvient pas à honorer ses engagements par rapport au remboursement du prêt, la société de cautionnement prend le relais en payant les échéances qui n’ont pas encore été réglées. Pour 34,6% des encours des crédits, la caution repose sur une société de financement, notamment le Crédit Logement, filiale commune des grands établissements bancaires français. L’emprunteur dispose d’une dernière solution : recourir à un organisme d’assurance crédit. Il s’agit généralement d’une filiale interne d’un groupe bancaire mutualiste. On peut citer, par exemple, la CAMCA (Caisse d'Assurances Mutuelles du Crédit Agricole) pour le Crédit Agricole ou encore la CEGC (Compagnie Européenne de Garanties et Cautions) pour la Caisse d’Épargne. Ce mode de fonctionnement concerne 23,7% des encours des crédits.