Les retraités préparent une nouvelle action le 10 mars pour protester contre l’absence de revalorisation des pensions et la perte de pouvoir d’achat qui en découle. À Paris comme en province, des rassemblements sont prévus en plus des conférences de presse et des distributions de tracts. Des mesures affectant le pouvoir d’achat des retraités En trois mois, les pensions n’ont jamais été relevées, et celle d’octobre reste incertaine. À l’appel de neuf organisations, les retraités militent pour que leurs revenus soient à nouveau indexés sur les salaires au lieu de l’inflation, proche de zéro. En outre, la fusion AGIRC/ARRCO, qui peut remettre en cause le barème des pensions de réversion, inquiète. Mais le principal problème qui suscite la colère concerne la fiscalité. En effet, alors que les personnes veuves ayant élevé seules un enfant bénéficiaient jusqu’en 2014 d’une demi-part fiscale supplémentaire, cet avantage a été supprimé progressivement depuis 2008. Il en a résulté en 2015 une augmentation du revenu fiscal utilisé comme base de calcul des impôts locaux, rendant des milliers de retraités modestes redevables des taxes foncières et d’habitation. Sur la seule taxe foncière, le rendement de l’imposition des retraités a donc sextuplé. Et ce n’est pas tout. Pour les retraités ayant eu au moins trois enfants percevant une pension majorée de 10 %, ce surcroît sera imposé sur décision de la loi de finances de 2015. À cause de ces mesures, une infime hausse des revenus s’accompagne d’une « surimposition démesurée » et de la perte de certaines exonérations (notamment les impôts locaux). Plusieurs réclamations des organisations en attente de réponse La bataille des organisations porte sur « le rétablissement de la demi-part fiscale supplémentaire dans la loi de finances et l’exonération fiscale des majorations familiales ». À ces revendications, le gouvernement a promis de défiscaliser le montant correspondant à la suppression de la demi-part, mais la méthode de calcul prévue n’a pas encore été communiquée. Cette incertitude soulève bien des questions : quelle proportion des 900 000 bénéficiaires de l’ancienne disposition sera éligible à ces exonérations ? Seront-elles uniquement applicables sur les années fiscales 2015 et 2016 ou dureront-elles ? En attendant le dénouement des actions (un courrier a été adressé au ministre des Finances, le 1er février 2016), pour réduire leur endettement et augmenter leur pouvoir d’achat, les emprunteurs peuvent recourir au regroupement de crédit. En transformant leurs dettes en cours en un nouveau prêt unique à la durée de remboursement plus longue, ils bénéficient de mensualités allégées.