Arrivé en France il y a une quinzaine d’années, le rachat de crédits connaît un succès sans précédent. Malgré ses avantages indéniables, l’opération comporte de nombreux risques pour les emprunteurs imprudents ou naïfs. Quelques précautions s’imposent. Recadrage du rachat de crédits Fragilisés par le chômage, la crise économique et l’accumulation de dettes, les ménages sont attirés par le rachat de crédits, qui permet de regrouper leurs emprunts en cours auprès d’un seul créancier et de bénéficier de mensualités de remboursement allégées. Mais les abus s’étant multipliés avec le nombre d’acteurs, la loi a été durcie, sanctionnant sévèrement les intermédiaires se disant spécialistes de ce montage financier et qui font des promesses intenables aux consommateurs désespérés. Malgré tout, une récente enquête de la DGCCRF révèle que l’offre de 20 % de ces établissements présente des anomalies, voire des infractions à la loi. Conseils pour limiter les risques Seuls les courtiers possédant le statut d’intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement (IOBS) et immatriculés à l’ORIAS sont autorisés à proposer le rachat de crédits. Attention, les mandataires exclusifs ne travaillent qu’avec un établissement bancaire. Un professionnel indépendant est recommandé pour obtenir les meilleures conditions sur un secteur très concurrentiel où sont maintenant présentes toutes grandes banques de réseaux. Un regroupement de crédits peut inclure des prêts à la consommation, des prêts renouvelables, un découvert bancaire, et un crédit immobilier. En revanche, il exclut les prêts réglementés ou bonifiés (PEL, PEZ, éco-prêt à taux zéro, prêt 1 % Action Logement, etc.) Pour autant, les crédits à taux faibles ne devraient pas être intégrés, car l’opération coûte cher ! Le coût du rachat de crédits En réduisant le montant des mensualités, le prêteur allonge la durée de remboursement, donc les intérêts et le coût global. Par ailleurs, l’opération génère plusieurs frais : les pénalités de remboursement anticipé, les garanties et l’assurance emprunteur du nouveau contrat, ainsi que les frais de dossier. Un rachat à taux fixe est par ailleurs indispensable, un taux variable pouvant avoir un impact lourd en cas de remontée. Lorsqu’une banque propose un rachat de crédit, elle doit remettre la fiche d’information standardisée qui en détaille toutes les modalités et facilite la comparaison. En revanche, elle ne peut réclamer aucun paiement de quelque nature que ce soit avant la signature du contrat. Comme tout crédit, un regroupement doit être remboursé et nécessite de vérifier au préalable sa capacité de remboursement. Enfin, ceux qui envisagent la saisine de la Commission de surendettement doivent s’abstenir d’effectuer une telle opération, cette aggravation volontaire de l’endettement étant considérée comme un signe de mauvaise foi justifiant le rejet de la demande.