D’après la première estimation de l’Insee, la hausse des prix à la consommation a progressé entre les mois de mars et avril 2023. Elle s’affiche désormais à 5,9 % en rythme annuel (+0,2 point de pourcentage sur un mois). Pour les ménages et les entreprises, déjà sévèrement pénalisés par l’inflation galopante depuis l’année, c’est une mauvaise nouvelle, même si l’Insee se veut rassurant. L’Insee relative la gravité du rebond de l’inflation Bien qu’en progression par rapport au mois de mars (5,7 %), l’inflation observée en avril, à 5,9 %, reste en deçà au pic à 6,3 % atteint en février. Les acteurs économiques s’inquiètent de l’impact de ce rebond en rythme annuel, contraire aux prévisions de l’Insee qui anticipe une baisse à 5 % au mois de juin 2023. L’institut, qui annonce une « croissance modérée (+0,2 %) du PIB sur les trois premiers mois de l’année », tient néanmoins à rassurer les ménages. Les statisticiens expliquent que « cette accélération des prix est principalement due à la remontée des prix de l’énergie et des services, eux-mêmes causés par les effets de base ». Cela signifie que sur un an, le prix de l’énergie en vigueur en avril 2022 et utilisée comme référence pour 2023, était bas. En outre, l’Insee avait révisé sa première estimation pour mars à la hausse en raison du sursaut des prix de l’alimentaire. Or, le mouvement a finalement été plus faible que prévu. Certes, en rythme annuel, leur augmentation est importante (+14,9 %), cependant elle est inférieure à son niveau du mois précédent. Ce repli est directement lié à celui des produits frais, à 10,2 % en avril contre plus de 17 % en mars. De même, le renchérissement des prix des produits manufacturés décélère légèrement. Enfin, en fluctuation mensuelle, la hausse des prix ralentit, avec +0,9 % en mars, puis +0,6 % en avril. Les Français misent sur la prudence, au détriment de la consommation ImportantMalgré l’accalmie sur la question des prix sur certains secteurs, et une orientation positive des principaux indicateurs, la confiance des ménages ne se redresse pas. Comme le montre la dernière enquête de conjoncture sur le moral des Français, ces derniers n’ont pas encore le cœur à consommer. L’Insee souligne ainsi une diminution de 1,3 % des dépenses de consommation en mars dernier, après -0,8 % en février. La tendance baissière est attribuée essentiellement à la chute de la consommation de produits alimentaires en premier lieu, mais également des biens durables. L’Insee précise en effet que « les Français semblent moins disposés à investir dans des voitures et des camping-cars, aussi bien dans le neuf que l’occasion ». De plus, la remontée des taux d’intérêt des crédits à la consommation complique le financement de biens coûteux. Ainsi, entre le 1er janvier et le 31 mars 2023, en comparaison avec le dernier trimestre 2022, les achats de biens et de produits alimentaires ont reculé de 0,2 % et -2,3 % respectivement. À l’inverse, les dépenses d’énergie ont augmenté de 3,7 % entre les deux périodes. A retenir Selon la première estimation de l’Insee, l’inflation en France a augmenté de 0,2 point de pourcentage en avril, atteignant 5,9 % en rythme annuel. L’Insee prévoit une baisse à 5 % d’ici juin 2023. La confiance des ménages ne s’améliore pas, ce qui se traduit par des dépenses de consommation en baisse, notamment dans l’alimentaire et les biens durables.