Wall Street, début avril, les indices boursiers sont dans le rouge : le Dow Jones a perdu jusqu’à 750 points en intraday. Pourtant, cette chute n’a rien à voir avec les chiffres du mois de mars sur l’emploi américain, certes en baisse par rapport au mois de février. C’est surtout le fruit des multiples menaces de sanctions douanières échangées entre les États-Unis et la Chine dans le cadre de la guerre commerciale qui oppose les deux pays. Un affrontement qui peut avoir un impact considérable sur le commerce et l’ensemble de l’économie mondiale. Le crédit à la consommation s’essouffle Mis à part la tension entre les deux pays, la chute de Wall Street est à l’origine liée à l’essoufflement du crédit à la consommation. Après une augmentation de +15,6 milliards de dollars en janvier, le crédit à la consommation perd de la vitesse, et ne présente qu’une hausse de 10,6 milliards de dollars en février, ramenant la croissance annuelle à seulement 3,3 %. Ce ralentissement affecte également le prêt renouvelable associé aux cartes de crédit ou revolving. En février, ce type de crédit n’a progressé que de 0,2 %. En revanche, le recul des taux à 5 et 10 ans dynamise le marché des prêts personnels, dont les crédits automobiles et les prêts étudiants. Ces types de crédit affichent une croissance de +4,4 %. À l’inverse, les taux longs repartent à la hausse, et creusent encore plus l’écart chaque jour. Une situation que la Chine pourrait mettre à profit pour déstabiliser les États-Unis, surtout avec le spread qui est repassé sous le seuil des 100 points. Les autres possibilités de ripostes pour Pékin À part cela, il faut savoir que dans ce bras de fer commercial sino-américain, Pékin dispose de plus d’un tour dans son sac pour affaiblir l’économie américaine : acheter moins de T-Bonds au profit d’autres monnaies de réserve, réduire les achats d’or suffirait à provoquer un renforcement des conditions financières outre-Atlantique. restreindre l’accès des sociétés américaines sur son marché intérieur, importer du pétrole brut iranien, réduire ses exportations de terres rares, … Toutes ces mesures pourraient affecter considérablement l’économie américaine.