Touchant environ 10 millions de personnes en France, les allergies aux pollens provoquent divers symptômes, tels que des conjonctivites, rhinites, toux et même des troubles respiratoires comme l’asthme. Cette maladie est exacerbée par le réchauffement climatique qui entraîne non seulement une augmentation des quantités de pollens, mais aussi des saisons polliniques plus longues et précoces. Impact de la pollution Recueillant et examinant les particules biologiques aéroportées comme les pollens et les moisissures, le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) a constaté une augmentation significative des émissions de pollens au cours des trois dernières décennies, ce qui accentue la sévérité des symptômes. Actuellement, environ 62 % de la population française est considérée à risque élevé ou très élevé face aux effets climatiques. Environ 3 000 types de pollens, chacun potentiellement allergène, flottent dans l’air et proviennent d’espèces, telles que le frêne, le bouleau, noisetier, graminées, cupressacées et ambroisies. Grâce à son réseau de capteurs répartis dans 80 villes françaises, le RNSA a remarqué que certains végétaux sont en migration constante, ce qui intensifie l’exposition aux pollens. Par ailleurs, la période de pollinisation commence de plus en plus tôt et s’allonge, un phénomène observable notamment chez les premières floraisons anticipées des aulnes et des noisetiers dès janvier cette année. Samuel Monnier, ingénieur au RNSA, souligne également L’impact de la pollution atmosphérique sur les pollens. ImportantEn effet, les polluants affaiblissent les grains de pollen qui produisent davantage de protéines allergisantes et aggravent les symptômes allergiques. Dans le même temps, le manque d’eau dû aux fortes chaleurs et aux sécheresses récurrentes met à mal les arbres et les plantes, qui sont contraints d’augmenter leur production de pollens. Diversification des plantations Pour atténuer la concentration de pollens d’une même espèce dans l’air, la clé réside dans la diversification des aménagements paysagers. Restreindre la prédominance des platanes, par exemple, contribue à diminuer les risques d’allergie tout en renforçant la résilience du patrimoine végétal urbain contre les épidémies. Remplacer les haies de cyprès par des haies mixtes favorise également la gestion des allergies et enrichit la biodiversité locale. Sur le site web Vegetation-en-ville géré par le RNSA, il est possible de trouver des solutions pratiques pour aménager des balcons ou des jardins avec des végétaux moins allergisants. Si malgré toutes les précautions, les propriétaires souffrent d’allergies, ils peuvent se faire rembourser leurs traitements en souscrivant une mutuelle santé adaptée à leurs besoins. À retenir Selon le RNSA, la France connaît une recrudescence des cas d’allergie aux pollens. Ce phénomène s’explique par l’accélération des émissions de pollens, qui entraîne une aggravation des symptômes et une hausse de leur prévalence. Le réchauffement climatique allonge les périodes de pollinisation. La pollution atmosphérique a également des conséquences sur les plantes qui produisent davantage de pollens de plus en plus virulents.