L’Île-de-France se trouve être la région la plus habitée de la France. Et si elle fait aussi partie des plus riches d’Europe, il n’empêche que des contrastes frappants y sont observés. Ne serait-ce que de considérer le taux de foyers pauvres qui s’est nettement décuplé. Sans oublier les cas de mal-logement qui s’intensifie de façon remarquable, notamment dû à la cherté du prix de l’immobilier. L’habitat doit être un bien de première nécessité, outre la santé et l’éducation. Mais à l’aube des périodes hivernales, bon nombre de ménages français se trouvent en mauvaise posture quant à leurs conditions de logement. En région francilienne, notamment, où se concentrent le plus les habitations en bidonvilles et les expulsions locatives alors qu’il s’agit de la localité la plus peuplée du pays. La fondation Abbé Pierre ne reste pas les bras ballants face à cette situation. Militant pour l’optimisation des constructions de logements sociaux et la lutte contre les habitats indignes, elle a mis le focus sur « l’état du mal-logement en Île-de-France » dans son rapport publié le 8 octobre dernier. Des disparités qui se creusent de plus en plus La région francilienne est sans aucun doute la plus riche de l’Hexagone puisqu’elle produit près d’un tiers de sa richesse. De plus, le revenu mensuel moyen de ses habitants, estimé à 4 117 euros, est supérieur de 26% par rapport au reste de la population. Toujours est-il qu’en étudiant de près les ressources financières de chaque foyer, on en revient à dire que d’énormes disparités se présentent. Une récente étude portant sur la trajectoire des revenus des habitants de la région sur 15 ans, menée par l’IAU (Institut d'aménagement et d'urbanisme), l’a d’ailleurs confirmé. D’autant que l’inégalité est des plus flagrante. En effet, la partie riche vit de façon plus opulente que les plus aisés habitant dans d’autres régions tandis que la proportion pauvre a un niveau de vie en deçà (de 5%) des Français les plus précaires. Force est aussi de constater que le nombre des ménages démunis est en forte accélération ces dernières années. D’après les estimations de la fondation Abbé Pierre : La proportion de ménages pauvres en Île-de-France a augmenté deux fois plus vite qu'en France métropolitaine entre 2004 et 2012. Et dans un contexte où les prix des logements explosent, de 13,9 fois en 40 ans selon le rapport de l’organisme (soit de 6,7 points supérieur à la hausse des revenus), la différenciation sociale est plus tangible au niveau du marché immobilier. À savoir, 48% des Franciliens sont propriétaires de leur résidence, dont 19% seulement représentent des non-cadres (5% dans la capitale). Un partage dont déplore l’Abbé Pierre : Les employés et ouvriers ont littéralement été écartés du marché de l'acquisition des logements anciens. Une concentration élevée de population mal logée L’Île-de-France concentre sur son territoire 30% des personnes mal logées en France. En effet, 1,2 million parmi les 4 millions dénombrés résident dans la région. Il se trouve pourtant que cette dernière abrite 18,2% de la population totale. Soit quelque 12 millions d’habitants, dont 45% louent leur maison si 7% habitent dans des logements en sous-location ou logés gratuitement. Il convient d’ailleurs d’admettre que les expulsions locatives y sont monnaie courante puisque 26% des décisions des tribunaux allant dans ce sens et 41% des expulsions effectives y sont enregistrées. Sans aucun doute, la cherté du loyer dans le parc privé y est pour beaucoup. De fait, avec une location de 52% plus onéreuse, 19% des ménages ont du mal à régulariser leur situation à la fin du mois tandis que 5% n’y arrivent pas du tout. Requérant alors la souscription d’une assurance loyer impayé pour mieux protéger les propriétaires. ImportantD’autres indicateurs alarmants évoquent également le mal-logement, notamment les demandes d’HLM qui s’élèvent à près de 34% ainsi que les bidonvilles qui comptent 33% des habitants. De quoi placer l’habitation dans les rangs des besoins primaires de la population. C’est ce dont réclame la fondation pour le logement des défavorisés dans son rapport soulevant la nécessité de construire des logements accessibles à tous.