Le marché de l’assurance de crédit immobilier s’attend à subir un grand bouleversement à partir du 1er janvier 2018. C’est en effet à partir de cette date que les emprunteurs auront la possibilité de changer d’assurance emprunteur tous les ans, à la date anniversaire du contrat. Selon un spécialiste du secteur, les assurés peuvent en tirer des économies substantielles. Possibilité de résilier chaque année les contrats d’assurance emprunteur Pour mémoire, la résiliation des contrats d’assurance crédit à chaque date anniversaire a été rendue possible avec le vote de l’amendement Bourquin, en mars dernier. Important Avant cette date, le changement d’assurance emprunteur n’était possible que pendant la première année suivant la signature du prêt (loi Hamon, 2014). Ces deux dispositifs viennent ainsi compléter la loi Lagarde de 2010 qui a ouvert la voie à la délégation d’assurance, c’est-à-dire la possibilité pour les emprunteurs d’opter pour une assurance de crédit autre que celle proposée par leur établissement bancaire. Grâce à ces dispositifs, les emprunteurs peuvent désormais comparer les offres des assureurs afin d’obtenir des tarifs plus avantageux. En effet, l’assurance pèse énormément sur le coût d’un crédit immobilier. Elle en constitue le deuxième élément le plus important, juste après les intérêts. Or, les contrats proposés par les établissements bancaires coûtent en moyenne 25 % plus cher que ceux proposés par les assureurs. Pour les emprunteurs, les perspectives d’économies sont évaluées à 2,8 milliards d’euros, et ce, dans une estimation basse. Une importante perte de marché pour les banques La possibilité de résiliation annuelle des contrats d’assurance pourrait apporter d’importants changements sur le marché de l’assurance de crédit immobilier. Si les banques se trouvent aujourd’hui en situation de quasi-monopole, en détenant 90 % de parts de marché, elles risquent de perdre environ 450 000 assurés, soit 8 % de leurs clientèles. Quant à leurs réactions face à cette situation, un premier scénario anticipe un certain attentisme pour observer l’évolution du marché. Important Durant 2 ou 3 ans, les banques pourraient bien perdre une bonne partie de leurs parts de marché. Pour reconstituer leurs marges, elles vont certainement envisager des solutions. Celles-ci pourraient se traduire par des contrats d’assurance plus couvrants ou par une augmentation des taux de crédit immobilier.