À l’approche du 1er janvier 2018 et de l’entrée en vigueur des nouvelles possibilités de résiliation et de changement d’assurance emprunteur, les acteurs du marché sont sur le pied de guerre. Si les assureurs alternatifs sont prêts, les banques, qui dominent toujours, n’entendent pas céder facilement leurs parts sur ce produit très lucratif. Rude bataille en vue sur le secteur Important Dès le début de l’année prochaine, les détenteurs d’un contrat d’assurance de prêt immobilier pourront en changer tous les ans sans frais. Une telle opportunité attire évidemment les convoitises des compagnies d’assurance, mutuelles, courtiers et établissements de prévoyance, qui proposent des formules individuelles en alternative aux offres « groupe » des banques. Toutefois, ces dernières préparent la riposte. En effet, ni la loi Lagarde de 2010 sur la délégation d’assurance ni la loi Hamon de 2014 autorisant la substitution du contrat pendant les 12 premiers mois suivant la signature du prêt n’ont réussi à leur faire perdre leur position dominante sur le secteur. Entre 2015 et 2016, selon les statistiques de la Fédération française de l’assurance, le pourcentage des primes générées par les contrats d’assurances mutualisées par rapport au total est resté stable à 85 %. Mais pour contrer la concurrence, elles se lancent elles-mêmes dans les couvertures individuelles. Celles-ci représentent ainsi la moitié des 30 % de nouvelles affaires conclues en délégation. Les stratégies des assureurs alternatifs La réactivité est cruciale pour qui veut conquérir le maximum de nouveaux clients. En effet, d’après les analystes, au-delà des deux ou trois prochaines années, peu d’emprunteurs auront encore intérêt à changer d’assurance de prêt. En prévision de la prise d’effet de l’amendement Bourquin de la loi Sapin II, les sociétés d’assurance ont pris leurs dispositions, notamment en allégeant les formalités médicales pour certains profils et en révisant leurs tarifs. Le service d’aide au changement d’assurance est d’ailleurs commun à la plupart des enseignes. L’objectif est d’encourager les clients, que la perspective de démarches longues et complexes rebute. Les outils digitaux des fintechs jouent un rôle prépondérant dans cette simplification. Maintien de l’obligation d’équivalence des garanties Pour se protéger, les banques et leurs filiales d’assurance misent sur l’équivalence des garanties imposée par le législateur. Ainsi, en mettant en place des contrats très couvrants, elles contraignent leurs compétiteurs à s’aligner, à un prix moindre. De plus, elles ajustent actuellement leurs barèmes tarifaires sur la base du capital restant dû, à l’image des assureurs alternatifs. Aussi, les banques estiment que les parts de marché des autres fournisseurs ne devraient pas progresser de plus de 10 points en trois ans. Pour cela, ces derniers devront proposer au minimum une économie de 25 à 30 % aux clients.