Pour les seniors, le principal frein à l’accès au crédit immobilier n’est pas l’insuffisance de capacité d’emprunt, mais la difficulté à trouver une assurance emprunteur. Les contrats de groupe des banques, notamment, sont rarement éligibles aux personnes âgées de plus de 65 ans. Heureusement, une assurance individuelle permet aux seniors d’être protégés jusqu’à l’échéance de leur contrat. S’assurer pour les emprunteurs âgés Les banques ne sont guère enclines à couvrir les emprunts à l’habitat de leurs clients âgés. Au mieux, lorsqu’elles acceptent, sous certaines conditions, elles fixent une limite à 75 ans. Important Aussi, ceux qui souhaitent s’offrir un logement à crédit après 65 ans doivent rembourser leur dette en moins de 10 ans pour bénéficier d’une assurance de prêt immobilier jusqu’au terme de leur contrat. Une solution consiste à recourir à la délégation d’assurance, c’est-à-dire s’adresser à un assureur autre que la filiale de la banque pour souscrire une couverture personnalisée, avec des garanties adaptées au profil et aux besoins de chaque personne. Toutefois, contrairement aux emprunteurs plus jeunes, cette option est plus onéreuse lorsqu’il s’agit de seniors, le risque étant plus important. Par exemple, la différence est en moyenne de l’ordre d’un à cinq entre deux personnes ayant 26 ans et 66 ans respectivement. D’ailleurs, afin d’éviter la rupture de couverture, il est préférable de prendre une assurance personnalisée dès le départ, d’autant qu’il existe des contrats dont la prise en charge va jusqu’à 90 ans. Des économies substantielles avec une assurance déléguée Important Même après 60 ans, la délégation d’assurance de prêt immobilier permet de réduire le montant de la prime de 30 à 40 % par rapport au contrat de groupe de la banque. En effet, l’écart de taux pour un emprunteur de 70 ans est substantiel entre une assurance individuelle à 0,90 % et une offre mutualisée à 1,80 %. Rapportée au capital initial emprunté, une telle réduction représente plusieurs centaines d’euros. Chaque enseigne, voire chaque agence, appliquant son barème propre, il est essentiel de mettre plusieurs propositions en concurrence. Pour gagner du temps et bénéficier des conditions les plus attractives, il y a également le recours à un courtier. Le changement d’organisme assureur sera même possible tous les ans à partir de 2018, la loi autorisant désormais la résiliation et le changement d’assurance à chaque échéance annuelle. Contourner les difficultés d’accès à l’assurance en cas de problème médical Les seniors doivent également supporter des majorations de prime dues à des problèmes de santé. Le coût de l’assurance de prêt immobilier peut alors parfois dépasser les intérêts. Important Afin de limiter le montant de ces surprimes, les personnes ayant guéri de maladies graves peuvent invoquer le « droit à l’oubli ». En effet, toute personne adulte ayant terminé son traitement contre un cancer ou une hépatite C depuis plus de dix ans sans rechute n’a plus l’obligation de mentionner cette pathologie au moment de demander une assurance. Le délai est même plus court pour les cancers pédiatriques. Cette nouvelle disposition s’inscrit dans la convention Aeras (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé). Pour rappel, celle-ci permet à un assuré ayant des ennuis de santé importants d’obtenir une assurance sans avoir à renseigner le questionnaire médical sous réserve d’emprunter moins de 320 000 € et de fêter son 70e anniversaire avant le terme du contrat de prêt. Enfin, certains prêteurs consentent à se passer de l’assurance, laquelle n’est imposée par aucune loi, si le client est en mesure de présenter un autre type de garantie (nantissement, hypothèque…).