Les cinq grandes banques du Royaume-Uni, qui publient la semaine prochaine leurs résultats pour l’exercice écoulé, ont présenté une note de près de 100 milliards de livres sterling pour les cinq dernières années au titre de frais juridiques, d’amendes et de créances douteuses. Vers la fin des grosses amendes et créances douteuses L’ère des prêts irrécouvrables et des amendes astronomiques qui minimisent les dividendes pourrait finalement prendre fin, huit ans après la crise et pour la première fois depuis le début des premières provisions en 2011. Selon AJ Bell, responsable de l’étude, HSBC, Lloyds Banking Group, Barclays, Royal Bank of Scotland et Standard Chartered ont totalisé 57,7 milliards de livres en contentieux et indemnisations au cours des cinq dernières années. Ce montant inclut les indemnisations des victimes de ventes abusives d’assurances de prêt (PPI), ainsi que les amendes pour la manipulation du Libor et du Forex… Au cours de la même période, les 5 prêteurs ont également enregistré 36,6 milliards de livres sterling de dépréciations de créances douteuses. Quant aux coûts cumulés pour fautes et litiges, ils ont atteint 5,5 milliards de livres pour les neuf premiers mois de 2016, leur plus bas niveau depuis 5 ans. Si les « Big Five » parviennent à se conformer aux exigences réglementaires, leurs bénéfices pourraient repartir à la hausse, entraînant les dividendes dans leur sillage. Toutefois, plusieurs difficultés demeurent : le défi de la révolution numérique, la faible croissance économique et les marges nettes d’intérêt rognées. Et bien que les frais juridiques devraient cesser d’augmenter, cela ne se reflète peut-être pas encore dans les résultats financiers des banques. Des résultats très variés pour les 5 banques Le consensus des analystes pour HSBC prévoit des bénéfices avant impôts de 2,7 milliards de dollars au quatrième trimestre, ce qui, ajouté aux 10,6 milliards de dollars déjà déclarés pour les neuf premiers mois de l’année, porte le total annuel à environ 13,3 milliards. Ce chiffre est considérablement en baisse par rapport au chiffre de 2015, à 18,9 milliards de dollars. Les nouvelles pour les investisseurs de RBS sont moins bonnes. Le prêteur a en effet déclaré des pertes revenant à l’actionnaire de 2,5 milliards de livres de janvier à septembre dernier. Après avoir révélé le mois dernier qu’il a ajouté 3,1 milliards à sa provision pour une amende à régler du ministère de la Justice des États-Unis pour des créances hypothécaires mal vendues, il est parti pour sa neuvième année consécutive de pertes. De son côté, Lloyds, qui a ajouté 1 milliard de livres sterling à sa provision dans le cadre du dossier PPI au cours des neuf premiers mois de 2016, devrait annoncer des bénéfices avant impôts statutaires de 4,4 milliards de livres, soit plus du double des 1,6 milliard générés en 2015. Lloyds a d’abord provisionné 3,2 milliards de livres au premier trimestre 2011. La date limite pour les demandes n’a pas encore été fixée, mais elle est prévue pour juin 2019.