Toujours confrontée à des problèmes de capital, et anticipant une chute de ses réserves au cours des prochaines années en raison de l’incidence des records de faiblesse des taux sur la rentabilité, la Co-opérative Bank tente une dernière fois de sauver son avenir en se mettant en vente. Toutefois, elle avertit que ses réserves de capital resteront en deçà d’une limite convenue avec les régulateurs. Lancement du processus de vente pour la Coop Bank Aussi, pour tenter de satisfaire les exigences de capital de la Banque d’Angleterre et éviter la liquidation, la banque a entamé le mois dernier son processus de vente, géré par Bank of America Merrill Lynch et UBS. Si le risque est moindre pour les partenaires commerciaux, déposants et emprunteurs de la coopérative, les investisseurs et détenteurs d’obligations et d’actions risquent gros. Ils ont déjà subi de lourdes pertes sur leur action pour les 2 milliards de livres injectés à la banque en 2013 et 2014 pour lui éviter l’effondrement. Une vente est la dernière d’une série de mesures drastiques pour soutenir la banque, longtemps entachée de problèmes suite à sa prise de contrôle de Britannia Building Society en 2009 et ses mauvais prêts immobiliers assortis d’assurances de crédit. Le prêteur s’est également retrouvé sous les feux de l’actualité en 2013 quand son ancien président, le Révérend Paul Flowers, a été impliqué dans un scandale de sexe et de drogue. Un certain nombre de banques rivales et des sociétés de private equity auraient exprimé leur intérêt à mettre la main sur des parties de la banque. C’est notamment le cas de TSB, OneSavings Bank ou encore Paragon Bank, bien que ces deux derniers aient refusé tout commentaire. Certains analystes estiment toutefois que l’acquisition de la Co-opérative Bank a pourrait s’avérer difficile pour une banque rivale, compte tenu de ses exigences « éthiques », qui impliquent de ne pas faire affaire avec certaines sociétés telles que les prêteurs sur salaire ou les entreprises qui produisent et extraient des combustibles fossiles. Lancement du processus de vente pour la Co-op Bank La banque a déclaré qu’elle envisageait également d’autres options pour consolider son capital, comme la possibilité de lever des capitaux propres de la part des investisseurs nouveaux et existants et restructurer ses dettes. Certains banquiers pensent d’ailleurs qu’une vente est peu probable et la banque pourrait finir par échanger une partie de la dette contre des fonds propres dans une opération qui imposerait des pertes aux porteurs d’obligations pour renforcer son bilan. Le Prudential Regulation Authority, le régulateur des secteurs bancaires et de l’assurance britannique, a salué l’annonce de la Co-op et prévient qu’elle continuera à évaluer ses progrès dans l’amélioration de sa résilience financière au cours des prochains mois. Pour les analystes de l’agence de notation de crédit Fitch, le non-respect du seuil de capital illustre le difficile contexte sur le secteur bancaire, particulièrement avec des taux d’intérêt toujours bas et des perspectives économiques incertaines.