La loi en matière d’assurance de crédit immobilier évolue régulièrement en faveur des particuliers. La dernière disposition introduite porte sur la possibilité de résiliation annuelle du contrat. Dès le 1er janvier 2018, tous les prêts sans distinction seront éligibles à la mesure. Pour les assureurs traditionnels, c’est l’occasion de prendre des parts de marché aux bancassureurs. Multiplication des offres d’assurance alternatives Les évolutions réglementaires successives incitent les assureurs traditionnels à multiplier les offres commerciales agressives pour attirer les clients. Certaines enseignes comme Allianz ou Swiss Life proposent la souscription en ligne, tandis que la Macif met en avant la délégation d’assurance, qui autorise le recours à un contrat individuel auprès d’un établissement tiers au lieu de la formule de groupe de la banque. Elle promet des économies substantielles sur le coût de l’assurance, quel que soit l’âge de l’emprunteur. Or, la réalité est un peu plus nuancée, comme l’expliquent les courtiers. En effet, il est vrai que pour les nouveaux propriétaires relativement jeunes et en bonne santé, la différence de tarif entre une assurance alternative et le contrat collectif de la filiale bancaire est notable. En revanche, pour les plus âgés (à partie de 45 ans), il faut que le terme du crédit soit suffisamment long (20 ans au minimum) pour que l’opération soit réellement intéressante. De vraies économies avec les assureurs traditionnels ? Or, si en théorie, la durée moyenne des prêts s’est régulièrement allongée, dépassant désormais 15 ans, en pratique, ils ne durent que 7 à 8 ans, de nombreux propriétaires revendant leur bien au bout de ce délai. Cette opération implique un remboursement anticipé d’une somme conséquente, ou le refinancement par un autre établissement. Et dans ce cas, la banque est moins onéreuse. Cela s’explique par le mode de calcul de la prime. En effet, avec l’assurance de groupe, sur toute la durée du crédit la cotisation mensuelle est fixe. Avec les assureurs, elle est proportionnelle au capital qui reste à rembourser, donc élevée les premières années, puis de moins en moins importante. Les assureurs aussi privilégient les profils moins risqués Les assureurs traditionnels disposent néanmoins d’une marge de manœuvre confortable pour commercialiser des formules moins onéreuses, les banques appliquant des profits de près de 50 % du coût de la garantie. Il reste que comme ces dernières, ils se montrent sélectifs, privilégiant les profils présentant un « bon risque ». De plus, les groupes bancaires, qui dominent le marché de l’assurance emprunteur à 85 %, n’entendent pas céder facilement ce produit rémunérateur. En effet, avec les taux d’intérêt très faibles actuels, l’assurance emprunteur représente leur unique source de profits en matière de prêts immobiliers. Et ils ne sont pas négligeables...