Les ventes abusives d’assurance emprunteur ont été de loin le scandale le plus coûteux qu’ait jamais connu le secteur bancaire britannique. Deux millions et demi de nouvelles plaintes ont été reçus par la FCA (Autorité de conduite financière). Ventes forcées de PPI : les banques dans le collimateur de la FCA Depuis que l’affaire a éclaté au grand jour, la majorité des banques ayant une activité au Royaume-Uni a été rattrapée par les ventes abusives de PPI (Payment protection insurance). Les chiffres en disent long sur l’ampleur de ce scandale : 2,5 millions de plaintes reçues par la FCA et une facture salée s’élevant à environ 20 milliards d’euros. L’assurance de prêt est une garantie exigée par les banques avant d’accorder un crédit. Celle-ci permet de couvrir les risques de non-remboursement liés à une perte d’emploi, un accident ou une maladie. Si l’assurance emprunteur en elle-même n’a rien de frauduleux, ce sont les pratiques abusives de certaines banques qui leur ont valu de se retrouver indexées par la FCA. En effet, de nombreux contrats ont révélé la présence de vices cachés, empêchant ainsi l’emprunteur d’être totalement couvert et de bénéficier de son assurance au moment où il en avait besoin. Il était également courant de proposer des PPI à des emprunteurs déjà au chômage ou malades, donc non éligibles. De même, certaines institutions bancaires ont mis en vente plus d'un million de cartes bancaires avec cette assurance de prêt, dont les souscripteurs s’imaginaient à tort qu'elle faciliterait ensuite l'octroi du crédit. Sans compter les nombreuses ventes réalisées à l’insu des emprunteurs. Lloyds Banking Group : 12,5 milliards de provisions En 2011, la Haute Cour de Londres a rendu une décision qui a fait jurisprudence, obligeant ainsi les établissements bancaires à dédommager les plaignants. « Depuis 2011, les provisions des banques pour régler les litiges des PPI se chiffrent à 16 milliards de livres (20 milliards d’euros), un record pour le secteur bancaire britannique », a indiqué Martin Wheatley, patron de la FCA dans un communiqué. Après de longues procédures judiciaires, et alors qu’il a été encore possible de faire appel, Lloyds Banking Group (LBG), première banque de détail dans le pays, a mis le feu aux poudres en 2007 en annonçant vouloir dédommager ses clients à hauteur de 3,2 milliards de livres. Aujourd’hui dans le rouge, elle a enregistré le plus lourd déficit en provisionnant 10 milliards de livres (12,5 milliards d’euros) pour indemniser les plaignants.