À compter du 26 juillet, les emprunteurs sont libres de résilier le contrat d’assurance souscrit auprès de leur organisme de crédit. L’application de la loi Hamon leur permettrait de bénéficier de tarifs plus compétitifs. La portée de la loi Hamon La guerre des prix est lancée dans le secteur de l’assurance emprunteur. Placés dans une situation désavantageuse depuis des années, les courtiers et les assureurs proposant des couvertures équivalentes à celles des contrats de groupe des banques peuvent d’ores et déjà se réjouir. Applicable aux nouveaux contrats conclus à partir du 26 juillet, le volet de la loi Hamon permet à l’emprunteur de résilier son assurance à tout moment après une première année d’engagement. En théorie, cette nouvelle règlementation devrait favoriser une plus grande ouverture du marché de l’assurance emprunteur à la concurrence. Certes, les consommateurs auront plus de liberté dans le choix de leur assureur. Mais on est en droit de se demander si cette mesure va réellement modifier la donne, lorsqu’on sait que ce marché relève toujours du monopole bancaire. Interrogé sur la question, Cyrille Chartier-Kastler, président et fondateur du cabinet Facts & Figures, s’attend à ce que « cela ne fasse bouger les lignes qu’à la marge ». Un point de vue partagé par Thibaud Hager, manager chez Optimind Winter, qui de son côté parle d’un « impact limité sur le marché ». Garder les bons risques Difficile d’imaginer les banques rester les bras croisés. En 2010, malgré la mise en vigueur de la loi Lagarde, qui vient délier crédit immobilier et assurance, la délégation d’assurance peine à s’imposer. Les institutions bancaires ont toujours eu le dernier mot, rendant ainsi difficile le changement d’assurance emprunteur en cours d’emprunt. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? C’est du moins l’avis de nombreux analystes. Pour Cyrille Chartier-Kastler, il est clair que « les banques continueront de pérenniser leur position dominante puisqu’elles pourront ajouter de petites spécificités à leurs contrats afin de rendre encore plus difficile le rapprochement ». Un bras de fer sur le prix risque également d’opposer les assureurs et les banques. Les institutions bancaires chercheront tous les moyens pour conserver les bons risques que les assureurs veulent s’arracher. Tandis que ces derniers vont convaincre les jeunes acquéreurs sur les économies qu’ils peuvent réaliser en ayant recours à une délégation d’assurance. « Les banques devraient proposer des tarifs plus avantageux pour les bons risques », rappelle Thibaud Hager.