Près d’un mariage sur deux (45 %) finit par un divorce. Les chiffres en Ile-de-France et dans les grandes villes sont encore pires. Et là, bien souvent nous voilà obligés de passer la case rachat de soulte, une bien jolie expression pour signifier que l’on rachète les prêts de son ex-moitié. Le mariage (ou le PACs), ça rapporte… La République aime le mariage, les enfants qui vont (allaient) avec, et vous le rend bien ! Toutes les personnes disant s’être « mariés pour les impôts » ont bien raison : d’après l’INSEE, 60 % des couples mariés ou pacsés ont un impôt inférieur à celui qu'ils paieraient en déclarant séparément. Et plus on est riche, plus on gagne à être fiscalement officialisé. En plus, vivre à deux permet de payer proportionnellement moins cher en loyers, dépenses alimentaires, énergie, etc. Le bonheur, quoi ! …sous réserve de prendre des précautions 90 % des personnes mariées sont en communauté de bien. Ce qui veut dire que l’argent de leurs comptes personnels appartient (pour simplifier) à moitié à leur conjoint. Une réalité dont ils ne prendront conscience que trop tard, et parfois douloureusement. Car qui dit communauté dit responsabilité et solidarité sur la vie du compte... et des éventuelles dettes ! Seul le régime de la séparation de biens peut limiter la casse. Et ce n’est pas anti-romantique. Comme disait un de mes professeurs « un contrat est une lettre écrite à un juge en espérant qu’il n’ait jamais à la lire » : tant que tout se passe bien vous faites ce que vous voulez ! Et si ça se passe mal - ce qui est le cas donc la moitié du temps - le contrat rappelle les règles du jeu. C’est plutôt sain, non ? Une séparation, combien ça coûte ? Au niveau bancaire, étonnamment, pas si cher : une désolidarisation de compte joint, qui évite que le moins fair play des deux ne pioche dans le compte commun, coûte en moyenne 26 €. La modification du compte à débiter pour un crédit immobilier s’élève en moyenne à 35 €. C’est un peu plus cher quand un crédit est présent, mais les montants en jeu aussi. Désolidariser un prêt immobilier coûte en moyenne 254 €. N’oubliez pas aussi de faire opposition aux chéquiers ! Car le chéquier du compte commun… est commun. Il vaut mieux l’annuler par prudence, ça vous coûtera une vingtaine d’euros. À l’inverse, les cartes restent nominatives, vous ne pourrez pas bloquer celle de votre ex-conjoint. Il faudra désolidariser !