Un récent rapport publié par l’Insee montre un léger recul des inégalités de patrimoine sur le quinquennat 2010-2015, mais au bas de l’échelle, les possessions des ménages ont dégringolé. Écart toujours important entre le haut et le bas de l’échelle des patrimoines Pour 50 % des Français, le montant du patrimoine brut déclaré en 2015 dépassait 158 000 euros, mais cette moyenne cache d’importantes disparités. En effet, les actifs des 10 % de ménages les plus aisés dépassent 595 700 euros, tandis que ceux des 10 % de ménages les plus modestes sont 139 fois moindres, en dessous de 4300 euros. Dans le détail, les 10 % de ménages les plus aisés détenaient en début 2015 47 % du patrimoine brut total, quand les 10 % de catégorie à l’extrême opposé ne pèsent que 0,07 %. Toutefois, les déséquilibres se sont réduits, comme le montre la baisse de l’indice de Gini pour l’ensemble de la population. De 0,662, cet indicateur, qui mesure l’écart de patrimoine, est passé à 0,653 entre début 2010 et début 2015. Part majoritaire de l’immobilier dans le patrimoine des Français Concernant la composition du patrimoine brut des ménages au cours de la période étudiée, les biens immobiliers représentaient 61 % de la masse totale en début 2015, la résidence principale accaparant 85 % de la valeur totale. Les taux d’intérêt très faibles des crédits immobiliers a permis aux jeunes primo-accédants de concrétiser leur projet d’acquisition, mais la contrepartie est un accroissement de la dette dans leur patrimoine. Chez les moins de 30 ans, la part relative de l’immobilier a ainsi augmenté à 70 % de l’ensemble du patrimoine, soit une hausse de 6 points sur les cinq ans. En parallèle, la part de l’endettement dans leur patrimoine privé brut (excluant les biens durables et articles de valeur) a progressé de 9 points pour s’établir à 46 % début 2015. La cause : 66 % de la valeur de leurs biens immobiliers sont encore dus. Détérioration de la situation des ménages les plus pauvres Les écarts en matière de patrimoine restent néanmoins supérieurs à ceux des revenus. En comparant le niveau le plus élevé de revenus des 10 % de ménages les plus modestes et les ressources minimales des 10 % les mieux dotés pour 2014, le ratio est de 4,6. Mais, l’Insee note également une détérioration de la situation pour les moins fortunés. Principalement constitué de compte-chèques et de livrets d’épargne réglementée, celui-ci s’est réduit de 30,2 % sur la période. L’indice de Gini au sein de cette catégorie se situait en effet à 0,684 en début 2015 contre 0,523 cinq ans auparavant. Pour les ménages en difficulté, dans le contexte de taux faibles actuels, le rachat de crédits peut être une solution pour alléger le budget mensuel.