C’est l’heure du bilan pour l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Son président, Thierry Repentin, a présenté au Parisien les chiffres concernant l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ pour l’année 2022. Il a également annoncé ses objectifs pour 2023. Créé en 2020, le dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ a permis à 1,5 million de ménages de financer la rénovation de leur logement. Mardi, l’Agence nationale de l’habitat (Anah), l’organisme chargé de distribuer cette aide, a livré par l’intermédiaire de son président Thierry Repentin, une interview exclusive au Parisien. Il revient sur les succès de ce dispositif, qui a permis 719 000 rénovations en 2022, et affirme sa volonté d’accélérer en 2023. Mais à condition « que tout l’écosystème évolue en même temps ». 790 euros par an en moins sur leur facture énergétique des ménages D’abord, le président de l’Anah rappelle l’objectif des rénovations énergétiques, à savoir « un minimum de 35 % d’économie d’énergie à l’issue des travaux » pour les logements concernés. Ce qui représente pour les ménages un gain de « 790 euros sur leur facture énergétique » par an, et une économie de « trois tonnes d’émission carbone, l’équivalent de trois allers-retours Paris-New-York par avion », souligne-t-il. Puis, il dresse le constat que de de plus en plus de dossiers vont vers des rénovations globales, via le dispositif MaPrimeRénov’Sérénité. Précisément « 66 000, soit à peu près 10 % », avec un gain énergétique moyen constaté de 50,8 %. Au total, Thierry Repentin affirme que 96% des dossiers engagés vont au bout, soit 584 686 dossiers sur 605 669 demandes. Un bilan honorable pour l’Anah, et un montant colossal de subventions délivrées : 3,4 milliards d’euros en 2022 selon le président de l’association. 82% des ménages satisfaits en 2022 Des subventions mieux ciblées que le système de crédit d’impôt précédent. Car MaPrimeRénov' prend en compte les revenus. Ainsi, « 71 % des 3,4 milliards vont sur les ménages des quatre premiers déciles de nos concitoyens, ce qui correspond à un ménage avec deux enfants ayant 45 000 euros de revenus en Île-de-France et 34 000 euros en province. En comparaison, 80 % des crédits d’impôt étaient versés aux 50 % des ménages les plus aisés », explique Thierry Repentin. Pourtant, tout n’est pas parfait : « 2 000 à 2 500 dossiers présentent des difficultés », souligne le président de l’Anah. Ce qui explique que, d’après le Parisien, l’association ait été épinglée par la Défenseure des droits pour de « graves dysfonctionnements techniques ». Toutefois, « 2% de difficultés, ça n’est pas aberrant », se défend Thierry Repentin, qui s’appuie sur un taux de satisfaction des ménages de « 82% en 2022 ». Une enveloppe budgétaire plus conséquente en 2023 Enfin, le président de l’Anah explique au quotidien l’intérêt de Mon Accompagnateur Rénov’, le service d’accompagnement des ménages qui bénéficient d'une aide à la rénovation énergétique. Obligatoire depuis le 1er janvier à ceux qui sont éligibles à MaPrimeRénov’Sérénité, et dès le 1er septembre 2023 pour MaPrimeRénov’classique (à partir de 10 000 euros de travaux), ce dispositif va aider toutes les « personnes qui peuvent avoir des difficultés avec la plate-forme informatique ». Et ce, au moyen de conseillers qualifiés, permettant « d’éviter qu’il manque des pièces, que le dossier initial soit mal rempli… ». Réalisez un prêt travaux pour plus de visibilité quant à votre buget rénovation. De quoi être optimiste pour l’avenir. Surtout qu’en plus de ces aménagements, l’association va pouvoir s’appuyer sur un budget plus conséquent en 2023. Les plafonds de travaux subventionnables augmentent de 15 000 à 25 000 euros, explique Thierry Repentin, qui annonce également le doublement de l’aide pour les ménages modestes et très modestes dès le 1er février 2023, passant respectivement à 1 500 et 3 000 euros.