Malgré la mise au point de nombreux traitements expérimentaux contre le SIDA, qui ont considérablement amélioré la qualité de vie des personnes infectées, les cas de guérison totale demeurent extrêmement rares. À ce jour, seulement sept patients auraient réussi à vaincre définitivement le virus, le dernier cas connu étant celui d’un Allemand ayant bénéficié d’une greffe de moelle osseuse. Une rémission consécutive à une greffe de moelle osseuse Le cas de Timothy Ray Brown, premier patient ayant réussi à guérir du VIH en 2008, a longtemps été considéré comme unique, avant l’identification de quelques autres personnes. Un sexagénaire allemand pourrait bien rejoindre ce cercle très restreint, selon une étude publiée le 18 juillet dernier. Ce Berlinois séropositif en 2009 a bénéficié d’une greffe de moelle osseuse en 2015 dans le cadre d’un traitement pour une leucémie. Depuis qu’il a arrêté ses antirétroviraux en 2018, aucune trace du VIH n’a été détectée dans son organisme. Les chercheurs estiment qu’ Il s’agit d’un cas très encourageant pour la science sur la guérison du VIH. En parfaite santé à l’heure actuelle, ce patient contribue activement aux expérimentations en cours. Une protection permise par un gène ayant subi une mutation ImportantDes recherches ont montré qu’une mutation génétique rare (CCR5) héritée de leurs deux parents, présente dans les cellules souches de certains individus, pouvait protéger contre le VIH. Plusieurs patients ayant reçu une greffe de cellules souches présentant cette altération ont en effet pu éradiquer la maladie. Selon les scientifiques, Celle-ci empêche l’infection des cellules. Le dernier cas de rémission, ainsi que celui d’un autre patient soigné à Genève, suggèrent qu’une seule copie de cette mutation pourrait être suffisante pour conférer une résistance au virus, voire que la guérison était possible, même en l’absence de cette mutation chez le donneur. La rareté des donneurs compatibles limite l’accès à ce type de greffe. Par ailleurs, cette procédure comporte de multiples risques. Toutefois, elle ouvre de nouvelles perspectives, redonnant espoir à toutes les personnes séropositives. Se pose également la question du coût des soins et d’une éventuelle intervention chirurgicale dans de nombreux pays où la population ne bénéficie pas de la prise en charge de l’assurance maladie et d’une mutuelle. À retenir Malgré les avancées médicales, seuls quelques cas de guérison totale du VIH ont été rapportés. Les greffes de moelle osseuse sont une piste prometteuse pour guérir du VIH. Une mutation génétique (CCR5) présente dans les cellules souches de certains individus offre une protection contre le virus. La rareté des donneurs compatibles, les risques liés à la greffe et le coût limitent l’accès à cette thérapie.