Les émissions du moteur ont longtemps été jugées par beaucoup comme l’unique facteur par lequel une voiture pollue l’environnement. Pourtant, les découvertes au cours des ces dernières années ont démontré que d’’autres pièces sont tout aussi nocives. D’où l’intégration d’une nouvelle contrainte à respecter par les constructeurs automobiles dans la norme Euro 7, qui prendra bientôt effet. L’entrée en application de la norme antipollution de l’Union européenne (UE) Euro 7 est attendue pour 2025. Elle pourrait profiter aux sociétés dont le cœur de métier tourne autour de l’aspiration de particules résiduelles des freinages. C’est par exemple le cas de l’équipementier basé à Gerlingen Bosch. La firme ambitionne de fabriquer des disques de frein innovants à partir d’un revêtement spécial : le carbure de tungstène. Un élément qui garantirait, d’après elle, une amélioration de la sécurité lors de l’enchaînement de nombreux freinages. L’entreprise allemande ajoute que ce composant permettrait aussi de diminuer la quantité de résidus dégagée lors de ces phases. La baisse atteindrait les 90 %. Tallano Technologie a déjà anticipé le changement Toujours outre-Rhin, Mann Hummel détient un système renforçant le disque de frein avec un module supplémentaire. Ce dernier comporte un filtre servant à piéger les particules résiduelles de freinage, à base de fibre d’inox. Cette pièce disposerait d’une durée de vie similaire à celle des plaquettes, soit jusqu’à de nombreuses années chez certains conducteurs. D’après l’entreprise germanique, elle contribuerait à affaiblir la diffusion de poussières de frein de 20 à 40 %. Dans l’Hexagone, la start-up Tallano Technologie a opté pour une stratégie différente. Sa solution de captation baptisée Tamic arrive à amoindrir de 98 % les poussières de frein rejetées dans l’atmosphère. Quelques fabricants de voitures ont déjà manifesté leur intérêt pour le système, qui est proposé à seulement 350 euros hors taxes. En fait, celui-ci requiert un entretien à chaque 30 000 kilomètres parcourus ou tous les 24 mois. Une opération qui est prise en charge par certains contrats visibles sur les sites de comparateur assurance auto. Selon le PDG de Tallano, Christophe Rocca-Serra, les tarifs pourraient même rapidement chuter en-dessous des 200 euros. À condition que le Tamic soit déployé massivement dans un futur proche. Le système de freinage pollue l’environnement plus que le moteur Dans ce cadre, l’on constate que les moteurs sont vus comme les seuls responsables des émissions polluantes des voitures. Pourtant, les particules rejetées par les freins tiennent aussi un rôle important dans la destruction de l’environnement. Dans un reportage de TF1, le président de Tallano Technologie précisait : Aujourd’hui, le système de freinage sur un véhicule neuf émet cinq à six fois plus de particules que le pot d’échappement. À peu près la moitié se retrouve en suspension dans l’air, et l’autre va tomber sur la route. Les plaquettes et les freins à disque sont parallèlement aux émissions des pneus extrêmement nuisibles à l’écologie. Cependant, leur nocivité n’a pas été considérée comme urgente. Ainsi, les anciennes normes Euro ne l’ont jamais prises en considération. Avec l’Euro 7 à venir, la donne devrait changer. Les poussières de frein deviendraient alors la prochaine grande contrainte à observer pour qu’un véhicule soit homologué dans l’UE. Les voitures électriques semblent avoir pris de l’avance dans ce domaine. Le système régénératif réduit substantiellement l’utilisation des freins et donc des émissions. Seulement 3 % des particules diffusées par ces modèles seraient issues des plaquettes de frein. Pour les automobiles roulant au diesel ou à l’essence, cette part s’établirait à 25 %. Ces données proviennent de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).