John Elkann a dévoilé ce mercredi publiquement le nom du nouveau dirigeant de Ferrari. Il s’agit de Benedetto Vigna, auparavant chez STMicroelectronics. Le choix a probablement surpris plus d’un. En effet, le directeur nouvellement nommé ne dispose d’aucune expérience dans le domaine de l’automobile ou le secteur du luxe. Plusieurs défis l’attendent pourtant. Personne ne s’est préparé au départ de Louis Camilleri chez Ferrari, encore moins l’administrateur de la firme John Elkann. Pourtant, en décembre 2020, l’homme, alors directeur général de la marque, a décidé de démissionner. Il a évoqué des raisons personnelles pour justifier son choix. Depuis, le président du conseil d’administration John Elkann assure par intérim la fonction de directeur. Il pourra néanmoins s’en libérer bientôt. Il a en effet fini par trouver la personne qui pourra prendre le relais. Il a choisi l’italien Benedetto Vigna, qui a fait carrière chez STMicroelectronics. Cependant, le choix a soulevé des interrogations chez les observateurs en raison de son expérience professionnelle. Des cours en baisse au marché boursier En effet, Benedetto Vigna n’a pas évolué dans l’industrie automobile, encore moins dans le secteur de luxe. Pourtant, ces deux domaines se rapprocheraient davantage du domaine d’activité de Ferrari. Pour l’analyste Philippe Houchois, de Jefferis, ce choix s’explique par la difficulté à disposer de la personne idéale. Il aurait également été motivé par une volonté de donner un nouvel élan à la marque. En effet, Ferrari se trouve depuis un moment dans une situation critique. Le cours de ses actions en bourse a chuté de 5 % depuis le début de l’année 2021. Cette baisse est inédite, sachant que le constructeur a bénéficié d’une hausse de 370 % sur les cinq années passées. Mais cette perte de croissance ne semble pas directement liée à la pandémie du Covid-19. Celle-ci ayant affecté le marché de plusieurs acteurs de l’automobile, à l’instar des compagnies d’assurances auto. Ce recul serait dû aux incertitudes quant à l’avenir de la marque face à l’électrification du secteur automobile. L’annonce de l’ancien directeur général Louis Camilleri n’a fait que confirmer les doutes. Ce dernier indiquait que les clients de la marque se voyaient mal conduire une voiture de sport avec une motorisation 100 % électrique. Une expérience professionnelle qui pourrait être un atout John Elkann était contraint de réagir il y a quelques semaines afin d’apaiser les tensions. Il a soutenu le lancement d’un modèle électrifié en 2025. Reste à savoir comment le nouveau directeur va s’y prendre pour réaliser cet objectif. Son expérience pourrait néanmoins aider la marque, notamment pour la production d’un véhicule connecté. Il s’agit de la branche qui génère le plus de profit pour cette entreprise franco-italienne spécialiste des puces informatiques. Il faisait également partie de son comité exécutif. L’homme de 52 ans a commencé avec STMicroelectronics vers le milieu des années 90. Son mandat chez Ferrari devrait être effectif à partir du 1er septembre 2021. Il n’est pourtant pas le premier à prendre la direction de la marque sans avoir une carrière dans le luxe ou l’automobile. Son prédécesseur Louis Camelleri travaillait pour l’entreprise de cigarettes Philip Morris International avant de poursuivre chez le constructeur italien.