Le marché de l’occasion français est très dynamique. Depuis le premier confinement, la demande est très forte pour deux types d’automobiles : les vieux modèles et les véhicules récents. Les premiers représentent une solution à moindre coût pour éviter de prendre les transports en commun en cette période de pandémie. Quant aux seconds, ils visent à esquiver les futures taxes. Cette année, l’achat d’une voiture de seconde main est dicté par le besoin de disposer d’une solution de mobilité à moindre coût ou l’opportunisme. Dans le détail, certains consommateurs se ruent sur les vieux modèles très bas de gamme et certainement les contrats d’assurance auto les moins chers. D’autres, amateurs de modèles premium, plébiscitent les occasions neuves. Ils anticipent ainsi les taxes et le malus qui seront appliqués au cours deux prochaines années. En tout cas, le dynamisme du marché de l’occasion n’est nullement réjouissant selon les experts. En effet, il reflète la fracture sociale en France d’après Marc Bruschet, du CNPA (Conseil national des professions de l'automobile). Part de marché par constructeur et par motorisation En octobre dernier, les voitures françaises ont été largement achetées dans l’Hexagone bien que les recherches des consommateurs sur Internet se soient davantage portées sur les modèles allemands. Concrètement, les véhicules de Renault ont représenté 20,2 % des immatriculations comptabilisées ce mois-là. De leur côté, Peugeot et Citroën ont enregistré une part de marché respective de 11,83 % et de 11,53 %. Le diesel demeure la motorisation prédominante, avec 57 % de part de marché en octobre 2020. Pour sa part, l’essence a bondi de 2,7 %. Enfin, les voitures électrifiées commencent à émerger. Le mois dernier, elles ont totalisé 2,5 % du marché. Marc Bruschet commente : L'offre s'est vraiment développée depuis début 2020, il est encore trop tôt pour avoir un impact significatif des véhicules électrifiés sur le marché de l'occasion. Ce sera plutôt pour 2021 et surtout pour 2022. Marc Bruschet En termes de modèle, les SUV sont les plus populaires. Leur succès est notamment lié à leur polyvalence. En région parisienne, ces véhicules ont représenté près de 60 % des ventes après la levée du confinement. C’est ce que révèle Frédéric Lecroart, le fondateur de la plateforme Carventura. Pénurie de voitures d’occasion récentes En octobre dernier, les ventes de véhicules âgés de plus de 15 ans ont augmenté de 17,3 % comparativement au même mois en 2019. Marc Bruschet souligne qu’ils permettent de posséder un moyen de déplacement individuel pour un coût modique dans le contexte de crise sanitaire actuel. À l'extrémité opposée figurent les occasions de moins de 2 ans. Leur prix est élevé, mais elles constituent une alternative aux véhicules neufs. Cet été, les immatriculations de modèles de seconde main récents ont été excellentes selon C-Ways. Les voitures de démonstration se sont le plus vendues, car elles permettaient de prétendre à la prime à la casse jusqu’en juillet 2020. Depuis le printemps, ce sont les modèles de 2 à 5 ans qui s’écoulent très bien. En octobre, leur part de marché a progressé de 17,7 %. Désormais, les voitures récentes commencent à manquer. Cette catégorie de véhicule est surtout fournie par les spécialistes de la location longue durée. Selon Marc Bruschet, ces derniers ont probablement observé ou anticipé des faillites d’entreprises et les impayés qui en découlent. Au lieu de renouveler leur flotte, ils ont préféré accroître la durée des contrats.