Le constructeur allemand Daimler entend se séparer définitivement de sa filiale française Smart France. C’est du moins, ce qu’il projette de faire en annonçant en début juillet sa décision de céder son usine d’assemblage situé à Moselle donnant ainsi la preuve d’un changement radical de sa stratégie de délocalisation annoncée en mars dernier. Chez Daimler-Benz le changement de stratégie est désormais monnaie courante. Pour le dire, il suffit de prendre en compte les différents changements annoncés par ce constructeur allemand rien que pour les 7 premiers mois de cette année. Entendons par là, ses décisions concernant Smart France, son unique usine d’assemblage situé dans l’Hexagone à Hambach en Moselle qui se trouve actuellement dans une situation quelque peu embarrassante si l’on croit les dernières nouvelles sur le web et parfois même sur un site comparateur assurance auto. Celles faisant valoir en mars que la production de la Smart fortwo électrique sera délocalisée en Chine et annonçant en début juillet un projet de cession concernant cette filiale française. Soit, autant de bouleversements mettant dans l’embarras les quelque 1 500 salariés rattachés à cette entreprise qui, à force, ne savent plus sur quel pied danser. Smart France fait l’objet de changements non négligeables Pour Smart France, les 7 premiers mois de 2020 riment avec d’énormes bouleversements. Tout simplement parce que durant cette période, cette filiale française de Daimler-Benz fait l’objet de changements non négligeables. À commencer par la nouvelle annoncée par Serge Siebert, son PDG à la date du samedi 28 mars dernier faisant valoir que : Nous ne produirons plus de Smart dans le berceau historique qu'était Hambach depuis 1998. Serge Siebert Et d’ajouter : La Smart fortwo électrique, qui devait remplacer progressivement le modèle thermique, devrait être produite dans une nouvelle usine chinoise à Hangzhou, dans le cadre d'une coentreprise entre Geely et Daimler. Serge Siebert Une décision qui, d’après ce responsable, s’inscrit dans le cadre de la coopération de production et de développement existante entre le constructeur allemand et le Chinois Geely, son actionnaire à 10%. Ce qui s’est d’ailleurs présenté comme un tournant majeur pour l’enseigne, sauf qu’elle n’était pas encore au bout de ses surprises pour la simple raison que sa maison-mère a encore changé de directive en annonçant au 3 juillet 2020 son projet de cession. Au porte-parole de la direction de Smart France de préciser : Le directoire de Daimler a pris officiellement cette décision dans le courant de cette semaine et nous avons convié ce matin à 11 heures les organisations syndicales du site à une réunion d’information afin de leur notifier le projet engagé par le groupe en vue de trouver un repreneur pour le site de Hambach. Plus de 1000 salariés dépités Pour mémoire, l’usine Smart France a vu le jour à Hambach en 1997, l’année de son inauguration pour se spécialiser dans l’assemblage du modèle Smart de Daimler-Benz, sa maison-mère. Soit, plus de deux décennies d’existence à son actif pour lui permettre de créer de l’emploi pour quelque 1 500 salariés dont la moitié est au service de sous-traitants installés sur le site. Tout cela pour dire que les changements susmentionnés concernent essentiellement ces derniers avouant désillusionnés par ces décisions si l’on croit Mario Muzette faisant valoir que : Aujourd’hui, nous avons le sentiment d’être lâchés, pointe le représentant syndical. L’usine de Hambach est sacrifiée sur l’hôtel des problématiques de surproduction du constructeur-détenteur également de la filiale Mercedes-Benz. Mario Muzette Un point de vue qui concerne essentiellement le projet de cession de l’entreprise, mais qui a également un lien avec le dessein de délocalisation de la production de la Smart fortwo si l’on croit ce délégué syndical CFE-CGC de Smart France ajoutant que : Il y a cinq ans, nous avions accepté de travailler 39 heures payées 37 en échange de garanties sur l’emploi. Nous nous sommes félicités de nos efforts lorsque Daimler a annoncé il y a deux ans son projet d’investir dans l’assemblage d’un véhicule électrique Mercedes à Hambach. Mario Muzette Dans ce sens, il faut en effet rappeler qu’à la place de la Smart fortwo, Smart France devait prendre en main l’assemblage de la gamme électrique EQ de Mercedes-Benz, grâce à un plan d’investissement de 500 millions d’euros permettant à Serge Siebert de dire en mars dernier que : La mort programmée de la fortwo ne se traduira par aucun licenciement sec sur Smartville et que tous les emplois seront pérennisés à travers notre nouveau projet industriel. Serge Siebert Une promesse qui est désormais désuète selon les organisations syndicales de Smart France maintenant que Daimler a décidé de se séparer de son site d’assemblage de Hambach.