Les analystes ont prédit depuis plusieurs mois une hausse significative des nouvelles immatriculations sur les segments des hybrides et des électriques. Ces experts ont en effet anticipé la stratégie de la majorité des constructeurs pour éviter les amendes européennes concernant les émissions de CO2. Ainsi, les ventes de voitures peu polluantes ont fortement augmenté depuis le début de l’année. Depuis le 1er janvier dernier, l’Union européenne a appliqué une nouvelle norme plafonnant les émissions de CO2 des constructeurs. La France, de son côté, a mis en place une nouvelle grille de malus permettant de pénaliser davantage les modèles polluants. Contrairement à celui utilisé en assurance auto, le malus en question ici est calculé en fonction du niveau moyen d’émissions du véhicule. Suite aux réclamations des pays membres, la directive européenne a été relativement assouplie en 2020. Toutefois, elle sera plus stricte à partir de l’année prochaine. En effet, l’UE se référera au taux plein initialement prévu dès début 2021. Les constructeurs ont donc dû s’adapter à cette nouvelle situation. Les achats effectués par les particuliers demeurent peu nombreux Selon AAA Data, 37,7 % des modèles électriques enregistrés comme écoulés depuis janvier dernier étaient essentiellement des immatriculations tactiques. Il s’agissait surtout de voitures de démonstration et de véhicules destinés aux professionnels de la location. Ainsi, les spécialistes ont recensé 14 706 véhicules de démonstration parmi les 52 541 électriques vendues depuis le début de l’année. Toutefois, cette proportion peut s’expliquer en partie par l’arrivée de plusieurs nouveaux modèles sur le marché. Sur cette période, les véritables ventes aux particuliers n’ont représenté que 38,5 % des nouvelles immatriculations dans ce segment. Ces chiffres sont réellement faibles étant donné les nombreuses aides à l’achat proposées par les pouvoirs publics. Néanmoins, les résultats observés restent cohérents avec la tendance constatée sur le marché des thermiques. En dépit du ralentissement du secteur, certains acteurs tels que Peugeot ont pu bénéficier d’importantes commandes en ce début d’année. Le constructeur a en effet signé des contrats avec de grandes entreprises pour la livraison de modèles récents comme la e-208. De manière plus générale, la Renault Zoe se démarque à travers ses chiffres reflétant la véritable tendance sur le marché. En effet, plus de 50 % de ses ventes sont réalisées auprès des particuliers. Elle peut donc être considérée comme le modèle le plus plébiscité du moment. La hausse des chiffres pour les véhicules propres est-elle réellement fiable ? Durant les deux premiers mois de l’année, les voitures électriques ont gagné significativement en parts de marché et représentent désormais 7 % des ventes dans l’Hexagone. Cette forte progression s’explique entre autres par la proportion non négligeable d’immatriculations tactiques sur ce segment. Près du tiers de ces nouveaux véhicules étaient en effet livrés à des fins de démonstration. Depuis janvier dernier, les spécialistes du secteur automobile sont intrigués par les tendances observées sur le marché français. Le nombre moyen de commandes enregistrées sur la période janvier-février a notamment reculé par rapport aux chiffres enregistrés en décembre 2019. Le secteur devrait donc subir un repli notable tout au long de l’année. Les véhicules à motorisation électrique ont par ailleurs atteint un record historique en termes de parts de marché durant les deux premiers mois 2020. Toutefois, les ventes sur ce segment ont surtout été portées par une conjoncture atypique, due à la pression fiscale en France et réglementaire en Europe. Dans ce contexte, les acteurs du secteur ont fait jouer le calendrier pour limiter les pénalisations sur leurs voitures neuves. Certaines marques ont ainsi reporté l’immatriculation de leurs modèles émettant peu ou pas de gaz à effet de serre de fin 2019 à début 2020. Cette tactique a provoqué une augmentation artificielle des ventes d’hybrides et d’électriques depuis janvier.