Les banquiers britanniques risquent de ne percevoir que 90 % de leur bonus à cause de l’incertitude engendrée par le Brexit et l’élection de Donald Trump quant aux politiques commerciales. HSBC a payé 2,3 milliards de livres sterling en primes l’année dernière, tandis que Barclays a déboursé 1,67 milliard et Lloyds, 354 millions. 10 % de baisse de rémunération pour les banquiers L’année 2016 a été marquée par le vote du Royaume-Uni de sa sortie de l’Union européenne et l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Ces deux événements majeurs pourraient avoir un impact non négligeable sur la rémunération des banquiers. En effet, les politiques des différents acteurs du secteur, cités par le Times, doivent tenir compte des possibles répercussions du Brexit, de la santé économique fragile de la zone euro, et de l’approche protectionniste de M. Trump. Au cours des prochaines semaines, les primes des banquiers pourraient donc se voir réduites de 10 %. Jon Terry, expert chez PwC en matière de ressources humaines pour les services financiers, a déclaré que les primes des travailleurs de la City pourraient être réduites de « peut-être 10 % au total », et que certains banquiers moins performants pourraient même voir leurs primes diminuer de 25 %. En juillet, interrogé sur la possibilité que le Brexit entraîne une baisse de rémunération des banquiers à Londres, le président de HSBC Holdings, Douglas Flint, avait déjà les professionnels de l’industrie mis en garde : « La baisse des revenus et la baisse des bénéfices signifient une rémunération plus faible ». Premiers effets du Brexit Le vote du Brexit a déjà créé des turbulences sur les marchés, et risque de ralentir l’investissement. Le volume total des fusions et acquisitions en Grande-Bretagne est tombé à environ 177 milliards de dollars (144,5 milliards de livres sterling), soit une chute brutale depuis 2015, alors que plus de 394,8 milliards de dollars (321 milliards de livres sterling) de transactions impliquant des firmes britanniques ont été conclus, selon les données de Thomson Reuters. En 2016, les autorités recensent seulement 1355 opérations domestiques, soit le niveau le plus faible en la matière depuis près de deux décennies. Les institutions financières ont également du mal à retrouver la confiance du public depuis la crise financière de 2008. Dans une interview séparée, M. Terry a déclaré ne pas en avoir fini avec les diverses amendes et indemnités liées à l’assurance emprunteur et au Libor, puisqu’il reste des milliards de livres à payer aux clients.