Bien que les gouvernements successifs ont tenté d’ôter le monopole du marché de l’assurance emprunteur aux banques, ces dernières continuent d’augmenter leurs marges. La filière assurance emprunteur est toujours contrôlée par les établissements bancaires. Pourtant, peut-on espérer un remaniement de la situation ? Le gouvernement peut espérer un changement de situation avec l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur. D’ailleurs, certains observateurs évoquent déjà l’initiative des courtiers ou de certains sites experts en assurance. Assurance emprunteur, un secteur profitable La énième tentative du gouvernement à augmenter le nombre d’acteurs dans le secteur de l’assurance emprunteur n’a pas encore abouti. En revanche, les banques ont encore augmenté leurs marges en 2015, tout en disposant d’une concentration forte. Ces établissements poursuivent leur intervention dans les filiales d’assurance spécialisées qui répondent à la demande des clients. Selon l'Autorité de Contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), ce secteur permet un profit qui s’élève jusqu’à 36.8% du chiffre d’affaires Cette valeur est d’ailleurs en augmentation par rapport à 2015. Parmi ce résultat technique, la complémentaire santé d’entreprise correspond à 3.2% tandis que l’assurance dommages des particuliers est de 4.6%. Assurance emprunteur, monopolisée par les banques En 2015, aucun acteur n’est venu concurrencer les banques dans le marché de l’assurance emprunteur. Cette absence de concurrence est d’ailleurs remarquée entre 2014 et 2015, causée par la concentration de la filière par les établissements banquiers. Ces derniers ne peuvent laisser les clients s’assurer ailleurs, de peur de perdre un centre de profit important. Ainsi, ils déploient tous les moyens pour l’éviter en exigeant des conditions d’assurance strictement équivalente à la leur. Cette technique d’équivalence des garanties peut être complétée par un retard dans la livraison des dossiers utiles aux clients pour une délégation d’assurance. Un changement déclenché par la loi Hamon La loi Hamon apporte un changement radical à l’assurance emprunteur. Elle permet un changement d’assureur emprunteur un an après la signature du crédit. Toutefois, les banques ne cessent de trouver des manœuvres pour que leurs clients n’aillent pas voir ailleurs. Isabelle Tourniaire du cabinet BAO Conseil avance même que ces établissements ne répondent que tardivement aux demandes de délégation d’assurance pour passer le délai d’un an. Ces derniers assurent un réel pilotage de la garantie emprunteur, ce qui dissuade les clients à aller voir la concurrence selon toujours Isabelle Tourniaire.