Depuis janvier 2016, les taux des crédits immobiliers n’ont cessé de baisser, battant leurs propres records d’un mois à l’autre. En moyenne, les candidats à la propriété peuvent négocier 1,40 % sur 15 ans, soit 0,90 point de moins qu’en septembre 2015. Mais cette concurrence féroce sur le secteur bancaire a modifié l’offre. Fin des prêts à taux révisables et à taux mixtes Actuellement, les meilleurs profils d’emprunteurs peuvent même décrocher un prêt à l’habitat à 0,90 %. Grâce à ces conditions exceptionnelles, les ménages désireux de s’offrir un logement ont amélioré leur capacité d’emprunt en dépit de la remontée des prix. Pour les banques, obligées de se livrer une guerre des prix sur ce produit d’appel, certains aménagements se sont imposés. D’une part, elles ont suspendu les emprunts à taux révisables, qui, pour les emprunteurs, ont perdu tout attrait dans le contexte de taux bas, l’inévitable hausse des taux à terme représente ainsi un danger pour ces derniers. Les financements immobiliers à taux mixtes (composés d’une partie fixe et d’une partie révisable) aussi ont disparu. En effet, lorsque l’argent coûtait plus cher, ces formules complexes permettaient de faire baisser le taux. Mais dans la situation actuelle, les souscripteurs privilégient les propositions simples. Ouverture à d’autres typologies de clients Pour séduire et fidéliser de nouveaux clients, les banques n’hésitent pas à accorder des décotes supplémentaires sur leurs barèmes immobiliers. Elles essaient ensuite de rattraper la faible marge sur les taux avec l’assurance emprunteur, des prêts conso et autres produits financiers. Cette stratégie les pousse depuis quelques mois à faire les yeux doux aux jeunes primo-accédants, au fort potentiel et qui n’ont pas encore bâti de relation de long terme avec une banque spécifique. Ces derniers, qui obtiennent désormais des crédits logement sans apport, affluent sur le marché. L’assurance emprunteur à négocier Outre les taux, l’assurance emprunteur est une composante clé du coût global du crédit. La part relative des intérêts ayant diminué, celle de cette garantie obligatoire atteint près du tiers de l’ensemble. Pour réaliser des économies, c’est donc un autre élément essentiel à négocier. Pour cela, un contrat délégué est souvent plus compétitif, surtout pour les jeunes en bonne santé, ou les emprunteurs présentant un profil atypique. La seule condition pour renoncer à l’assurance groupe de la banque est de dénicher une police offrant un niveau de garantie équivalent. Avec la loi Sapin, les emprunteurs pourraient bientôt résilier et remplacer leur assurance emprunteur à chaque échéance annuelle et bénéficier de conditions plus favorables, surtout si leur situation a changé entretemps.