Puisque les banques se lancent dans la vente d’assurance-vie et d’assurance automobile, les assureurs ripostent en s’attaquant à un marché qu’elles dominent : celui de l’assurance emprunteur. Les assureurs s’attaquent au marché de l’assurance emprunteur L’assurance emprunteur est une condition d’obtention d’un crédit immobilier. Elle protège la banque contre l’éventuelle défaillance du souscripteur dans ses remboursements pour cause de baisse conséquente et inattendue des revenus due au décès, à l’incapacité de travail, à l’invalidité, la perte d’emploi, etc. Quant à ce dernier et ses ayants droit, ils évitent les problèmes financiers, l’assureur prenant en charge tout ou partie des échéances restant à payer. En moyenne, cette garantie indispensable (bien que non imposée par la loi) représente 30 % du coût global d’un prêt à l’habitat. Dans le contexte de taux d’intérêt faibles actuel, pour optimiser ce financement, le choix de l’assurance de crédit devient crucial. Aussi, certaines compagnies d’assurance lancent actuellement de vastes campagnes publicitaires encourageant les consommateurs à exercer leur droit à choisir librement l’assurance de leur emprunt immobilier. C’est le cas de la Macif, ou encore de la MAAF. Cette dernière annonce dans ses spots publicitaires permettre aux emprunteurs d’économiser jusqu’à 50 % en adoptant une formule individualisée au lieu du contrat de groupe de la banque, possibilité que la MAAF rappelle au public. Un marché à 8,4 milliards d’euros Si l’assurance emprunteur fait l’objet d’une telle bataille, c’est que ce secteur pèse plusieurs milliards d’euros. En 2014, la Fédération française des sociétés d’assurance estimait à 8,4 milliards d’euros le montant des cotisations versées au titre de cette garantie. Sur l’ensemble, 73 % concerneraient les prêts à l’habitat. L’Inspection générale des finances ajoutait en 2013 que la marge sur ce type d’opération se situait en moyenne à 50 %, c’est-à-dire que seulement la moitié des primes sont effectivement utilisées pour indemniser les sinistres. En vue de libéraliser la concurrence en la matière, en 2010, la loi Lagarde instaurait la délégation d’assurance, qui donne aux souscripteurs d’un crédit immobilier la possibilité de choisir une garantie ailleurs que chez leur banquier, à condition de présenter une offre alternative au niveau de couverture équivalente. En 2014, la Loi Hamon leur accorde une année à compter de la signature du prêt pour résilier et remplacer leur assurance initiale. Malgré ces réformes, les banques détiennent toujours 85 % du marché de l’assurance emprunteur, raison pour laquelle les assureurs déploient autant d’efforts pour leur prendre des parts de marché.