Co-op Bank anticipe un ralentissement de la croissance au Royaume-Uni dû à l’incertitude économique créée par le vote Brexit. Évoquant des conditions de marché « difficiles » pour les banques de détail, elle annonce un amoindrissement de ses pertes semestrielles à 177 millions de livres, mais estime que les problèmes passés continueront de peser sur sa performance financière jusqu’à la fin du plan de sauvetage. Impacts du vote du Brexit sur une banque en difficulté La banque a été durement frappée en 2013 avec un trou de 1,5 milliard de livres dans ses finances, en majeure partie à cause de mauvais prêts immobiliers. Aujourd’hui, cet héritage s’ajoute aux difficultés rencontrées par les banques de détail et à l’incertitude macro-économique engendrée par le résultat du référendum sur l’UE, y compris la probabilité de taux d’intérêt durablement faibles. Autant de facteurs susceptibles de limiter la capacité des établissements concernés à améliorer leurs revenus à court terme. Début août, la Banque d’Angleterre a abaissé son taux directeur à un niveau record, dans le cadre des mesures visant à stimuler l’économie britannique. Selon Co-op Bank, le résultat du scrutin risque de conduire à une contraction du marché immobilier au Royaume-Uni, affectant la croissance des prêts hypothécaires. Le manque à gagner pourrait la contraindre à réduire les coûts et les dépenses des projets, alors que la hausse du chômage et le recul des prix de l’immobilier compliqueraient la récupération de la pleine valeur de certains de ses prêts. Pertes en baisse, mais déficit prévu jusqu’en 2017 Les pertes de 177 millions de livres avant impôts de la banque sont inférieures à celles de 2015, à 204,2 millions de livres, mais cette « progression » serait attribuable à des gains ponctuels, dont 58,1 millions de livres de la vente de ses parts dans Visa Europe. La banque a provisionné 33,5 millions de livres supplémentaires au titre d’indemnisations liées à l’affaire de ventes abusives de polices d’assurance emprunt suite à la décision de la Financial Conduct Authority de repousser la date limite de soumission des plaintes. La Co-op Bank devrait rester déficitaire jusqu’à la fin de 2017, sa remise sur rails ayant été programmée sur cinq ans au moins. En 2013, année de la découverte du trou de 1,5 milliard de livres, le groupe avait perdu 2,3 milliards de livres, un record en 150 ans d’existence. Il a alors dû faire appel à des investisseurs extérieurs pour le soutenir, et est maintenant détenu à 80 % par des hedge funds américains, le solde étant détenu par le groupe.