La loi sur le droit à l’oubli bancaire, qui autorise les anciens malades du cancer à ne plus communiquer leur historique médical, passé un certain délai après leur rémission, constitue une belle avancée dans la lutte contre les inégalités en matière d’accès aux crédits. Cette disposition est le fruit d’un travail engagé depuis plusieurs années par les associations. Droit à l’oubli bancaire : un pas en avant pour les anciens malades du cancer Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre dernier, le Sénat a adopté en première lecture l’amendement prévoyant l’instauration du droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer. En vertu de cette disposition, les personnes guéries du cancer ne sont plus tenues « d’évoquer » leur maladie après un certain nombre d’années. Travaillant de concert avec les associations de patients atteints de cancer, l'Institut Curie a été aux premières loges pour lutter contre la discrimination faite aux anciens malades. En 2007, l’établissement a par exemple participé à la Commission des études et de recherches sur la convention AERAS. ImportantL’objectif était de mettre en place une grille de référence, permettant d’assurer au « tarif normal » des personnes atteintes de pathologies graves. Et malgré la divergence d’idées entre les différentes parties prenantes, une feuille de route a été signée au mois de mars. De la création de la grille de lecture des assureurs en 1991 à l’adoption de l’amendement encadrant le droit à l’oubli au Sénat au 1er octobre, il a fallu donc attendre près d’un quart de siècle pour aboutir à la mise en place d’un cadre législatif. Pour rappel, le délai du droit à l’oubli a été généralisé à 10 ans (contre 15 initialement), et à 5 ans pour les patients de moins de 18 ans. Le cancer se soigne de mieux en mieux Aujourd’hui, grâce au progrès de la médecine, l’espérance de vie des malades du cancer s’est considérablement améliorée. Par exemple, le taux de survie moyen à 5 ans pour les femmes atteintes de cancers du sein est estimé à 86 % (plus de 75 % à 10 ans). On doit notamment ces succès aux avancées observées dans toutes les disciplines médicales telles que la chimiothérapie, la radiothérapie, l’immunothérapie ou encore la chirurgie. De nouveaux domaines ont fait leur apparition au cours de la dernière décennie, tels que l'immunothérapie, l'épigénétique, les médecines moléculaire ou cellulaire, les thérapies ciblées ou les radiothérapies ultra précises.