Les litiges qui ont affecté les banques européennes ont des impacts lourds sur leurs résultats annuels. Auparavant comptabilisés comme des frais exceptionnels, les 35 milliards d’euros d’amendes et d’indemnisation sont considérés en 2014 comme des charges « inhérentes à l’activité bancaire ». Les frais pour litiges et amendes augmentent avec le durcissement de la règlementation De 32 milliards d’euros en 2013, les charges et provisions pour litiges et amendes des principaux groupes bancaires ont augmenté à près de 35 milliards d’euros en 2014. Sur le total, le dossier des assurances emprunt immobilier au Royaume-Uni (les fameuses PPI) représente quelque 6 milliards. Cette hausse, ainsi que le montant élevé de ces frais traduit le durcissement de la régulation, avec des amendes en hausse. Par exemple, la rupture d’embargo, punie par 40 millions de dollars pour l’Américain ABN-AMRO en 2006, a coûté 200 fois plus à la BNP Paribas l’année dernière. Les risques juridiques et leurs conséquences n’empêchent toutefois pas les banques de réaliser de bonnes performances. Ainsi, sur les 16 groupes étudiés, la BNP Paribas et la Société Générale ont enregistré une progression de 45 % de leurs bénéfices sur un an, due notamment à une meilleure maîtrise du coût du risque, redescendu à son plus bas niveau depuis 2007. Les régulateurs exigent une prévention irréprochable Non seulement les autorités européennes punissent sévèrement les actes passés, mais ils exigent des acteurs du secteur la mise en place de systèmes de prévention plus performants afin d’éliminer le maximum de failles. En France, le régulateur annonce avoir mis à jour ses exigences en matière de maîtrise du risque de conformité, avec un impact lourd sur les caisses des professionnels. Aux amendes potentielles vont en effet s’ajouter la redevance annuelle due à cette institution, les investissements pour le renforcement de la sécurité de l’infrastructure informatique, et la participation au filet de sécurité européen pour une enveloppe de 55 milliards d’euros en 2022. Les banques en ligne sont particulièrement visées par les autorités du fait des nouveaux risques qu’elles font courir aux usagers, avec les vols et usurpations d’identités, les fraudes, etc. Ces établissements doivent donc justifier leur capacité à identifier, prévenir les menaces et assurer la continuité du service en cas d’attaque.