L’annonce a été faite : MaPrimeRenov’ disposera d’une enveloppe confortable de 4 milliards d’euros en 2024, soit le double de celle de cette année. Malheureusement, cette apparente bonne nouvelle est ternie par le fait que l’aide gouvernementale est aujourd’hui un moyen pour des sociétés malveillantes, pourtant certifiées par les autorités gouvernementales, d’arnaquer des particuliers. Un succès entaché Depuis sa création en 2020, le dispositif MaPrimeRénov’ connaît un succès incontestable. Plus d’un million et demi de foyers ont déjà bénéficié de cette aide pour entreprendre des rénovations énergétiques dans leurs logements, indique Franceinfo. Le lundi 18 septembre, la Première ministre Élisabeth Borne annonçait le prolongement de cette mesure en doublant les crédits qui lui sont alloués, les portant ainsi à 4 milliards d’euros dès 2024. Un montant considérable qui attire aussi bien les contribuables que les individus malintentionnés. La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) évalue les fraudes au dispositif à 92 millions d’euros pour la seule année 2021. L’énigme de « l’entreprise de l’ombre » Dans la pratique, les fraudeurs contactent les usagers en leur proposant des rénovations prises en charge dans leur quasi-totalité par MaPrimeRénov’. Ils réalisent les travaux hâtivement avant de disparaître avec le montant de la facture, laissant le client sans aucun remboursement de la part de l’État. Une des victimes raconte qu’une société parisienne lui a proposé ses services pour remplacer sa vieille chaudière par une pompe à chaleur. Après simulation, le commercial de la société lui assure que sur les 26 900 euros de frais d’installation, elle recevra un remboursement de 24 150 euros de la part de l’État. Convaincue par l’opération qui ne lui coûterait que 2 750 euros, la cliente accepte la transaction. Malheureusement, le matériel ne fonctionne pas, la société ne répond plus aux appels de la victime, et aucune aide de l’État ne vient renflouer son compte en banque. La cliente se retrouve flouée, tout comme des dizaines d’autres victimes de cette entreprise. Direction les paradis fiscaux ! Après investigation, il apparait que l’entreprise incriminée, bien qu’affichant un chiffre d’affaires annuel dépassant les 6 millions d’euros, a l’intention de mettre la clé sous la porte sous 30 ou 40 jours. Selon la police, cette pratique est devenue très courante. ImportantElle consiste à créer des sociétés en France, avec l’intention de procéder à sa fermeture au bout de seulement une année d’activité au maximum. L’argent des particuliers bernés et de l’État est viré vers des pays voisins (notamment l’Espagne et le Portugal) ou en Europe de l’Est. Une fois convertis en monnaies numériques, les fonds finissent leur parcours dans des pays tels qu’Israël, Dubaï ou Singapour, « non engagés » dans la lutte internationale contre la fraude. A retenir Le programme MaPrimeRénov’ bénéficiera d’un financement de 4 milliards d’euros en 2024, doublant ainsi son enveloppe actuelle. Depuis sa création en 2020, MaPrimeRénov’ rencontre un succès indéniable, ayant aidé plus d’un million et demi de foyers. Des fraudes considérables sont associées au programme, impliquant des sociétés certifiées par les autorités gouvernementales, qui abusent des usagers en proposant des rénovations financées par MaPrimeRénov’ et disparaissent sans réaliser les travaux ou en fournissant un travail bâclé. Les fonds détournés de ces fraudes sont transférés vers des paradis fiscaux, après la fermeture rapide des sociétés frauduleuses en France.