Selon l’ONG Transport & Environment, les loyers appliqués par les sociétés de leasing pour les véhicules électriques sont nettement supérieurs à la réalité du marché. Or, la surfacturation, en dissuadant les utilisateurs de basculer vers cette solution de mobilité propre, constitue potentiellement un frein de taille à la transition énergétique. Augmentation du prix de revente des véhicules électriques Les voitures électriques sont connues pour être plus coûteuses à l’achat et leur prix de revente sur le marché de l’occasion se situe également dans une tendance haussière. Après étude de 2,7 millions de loyers des véhicules de seconde main sur les 5 plus grands marchés automobiles en Europe sur la période janvier 2017 - juin 2022, Transport & Environnement note que : La part du prix d’achat initial récupérable par une société de leasing après la cession d’une voiture électrique âgée de 3 ans a nettement augmenté. ImportantDe 37,3 % en 2017, elle a grimpé à 43,4 % en 2022. Du côté des voitures thermiques sur la même période, les valeurs de revente s’affichent également en hausse, quoiqu’à un rythme moins soutenu, à 49,8 % l’an dernier contre 46,6 % en 2017. L’ONG souligne en conséquence une « réduction continue des écarts entre les prix de revente des modèles électriques d’une part et à motorisation thermique de l’autre ». D’après l’ONG, « les entreprises de leasing auraient dû tenir compte de cette évolution des prix de revente lors de la fixation de leurs tarifs ». Or, les barèmes en vigueur semblent indiquer que ces dernières ont ignoré ce critère essentiel. Par exemple, un client français doit débourser 547 € par mois pour disposer d’une Peugeot e-208, contre 355 € s’il choisit la version essence. Des tarifs trop élevés qui freinent la transition vers la mobilité verte Transport & Environnement France estime que « les niveaux actuels reflètent la situation du marché en 2017, période marquée par des incertitudes sur l’intérêt des ménages pour les véhicules électriques d’occasion ». Léo Larivière, responsable du plaidoyer pour l'électrification des flottes au sein de l’organisation, dénonce ainsi une « surfacturation des conducteurs de véhicules électriques et un obstacle à la transition vers les voitures zéro émission ». Léo Larivière Or, les entreprises de leasing sont des acteurs clés sur le marché des voitures neuves, avec 20 % des volumes d’achats. La majorité d’entre elles sont adossées à de grands groupes bancaires, à l’instar d’ALD (Société Générale) et Arval (BNP Paribas) ou à des constructeurs comme Mobilize (Renault). En outre, alors que leur clientèle était auparavant constituée essentiellement d’entreprises, de plus en plus d’offres de location de longue durée s’adressent aux particuliers. Pour ces derniers, le système est avantageux, car pour un forfait mensuel relativement attractif, ils ont droit à une voiture neuve et à des services annexes compris comme l’entretien, l’assurance… Cette solution leur évite de souscrire un crédit à la consommation onéreux pour payer une voiture au comptant. A retenir Les hausses des prix à la revente des voitures électriques font grimper la part récupérée par les sociétés de leasing. Or, les prix de locations de véhicules électriques restent très élevés. Les professionnels dénoncent un frein à l’essor de la mobilité verte, et plus largement, à la transition énergétique.