Déjà mise en place dans certaines enseignes, la fin de l’impression automatique du ticket de caisse entrera officiellement en vigueur le 1er août. Une mesure destinée à limiter les déchets, qui pourrait coûter cher aux clients, dénoncent quelques associations de consommateurs. Alors que des milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année en France, Bercy a décidé de mettre fin à cette impression automatique dans les magasins dès le 1er août, quels que soient le montant et la nature des achats. Cette mesure, issue de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire votée en février 2020, devait initialement entrer en vigueur en janvier 2023. Finalement, le ministère de l'Economie et des Finances a décidé de la reporter à deux reprises, au 1er avril, puis au 1er août. En effet, le contexte d’inflation galopante qu’a connu le pays au premier semestre, n’était pas des plus propices à la suppression du ticket de caisse dans sa version papier. « Beaucoup de Français souhaitent vérifier l'exactitude du montant des courses qu'ils font », déclarait il y a quelques mois au Parisien le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée notamment au Commerce. L’impression du ticket possible en cas de demande explicite du client Que les consommateurs attachés au ticket de caisse se rassurent : il ne disparaîtra pas au 1er août. Seule son impression réalisée de manière automatique au passage à la caisse prendra fin. « Il ne s'agit pas d'interdire ou de supprimer le ticket de caisse. Mais bien de donner la possibilité au consommateur de refuser sa délivrance », confirme le cabinet de la ministre. Concrètement, si un client souhaite avoir le récapitulatif de ses achats au moment de régler, il devra le réclamer explicitement au commerçant pour que ce dernier l’imprime. Sinon, “il pourra aussi obtenir un ticket dématérialisé par SMS ou par mail”, indique le site d’information MoneyVox. Une démarche qui, en pratique, a déjà été mise en place par de nombreux commerçants depuis quelques mois. Mais à partir du 1er août, un affichage « clair, lisible et compréhensible » devra également informer les clients de ces nouvelles règles dans les magasins. Attention aux erreurs de caisse Malgré des ambitions pour réduire le gaspillage de papier jugées “louables” par certaines associations de consommateurs, ces dernières sont montées au créneau. Selon elles, la disparition du ticket de caisse empêcherait les clients de repérer les potentielles erreurs commises sur les prix par le commerçant, comme la non prise en compte d’une promotion sur un produit éligible, par exemple. En outre, il existe un « risque accru d’escroqueries aux paiements sans contact », dénoncent plusieurs associations de consommateurs. En effet, si le client pose rapidement son smartphone pour payer son achat, sans prendre le temps de bien vérifier sur l’écran du terminal de paiement le montant à régler, il peut ne pas se rendre compte d’un éventuel prix erroné. Enfin, l'absence de ticket de caisse expose le consommateur à de potentielles difficultés de remboursement d’un produit, en cas de défaut sur ce dernier par exemple. En effet, le ticket constitue une preuve d’achat dudit produit et de sa date. Cette preuve est également utile si vous comptez rapporter un produit que vous n’avez pas déballé, et dont vous n’avez finalement pas l’utilité, ou que vous souhaitez échanger. A noter que, “dans certains cas, les tickets de caisse continueront d'être imprimés, notamment pour les notes de restaurants et d'hôtels, ou encore pour les prestations de services dont le montant dépasse 25 euros (comme le coiffeur)”, concluent Les Echos.