Si le prix moyen du litre de diesel dépasse prochainement le seuil de 2 euros en France, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a annoncé vouloir remettre en place une ristourne à la pompe en raison des bénéfices réalisés par l’entreprise en 2022. Une décision saluée par le gouvernement. Des bénéfices records. Le 8 février, Patrick Pouyanné, PDG de Total, annonçait que le groupe pétrolier avait réalisé 19,5 milliards d’euros de bénéfices en 2022. Des profits plus importants qu’en 2021 “parce que les prix de l’énergie ont été eux-mêmes très élevés”, affirmait le PDG dans les colonnes du Parisien. Un montant qui peut “choquer”, avouait le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. “350 millions d’euros de bénéfices en France” De son côté, Patrick Pouyanné précise que l’entreprise a réalisé “environ 350 millions d’euros de bénéfices en France” et paiera “200 millions d’euros d’impôts sur les sociétés et taxes de solidarité européenne sur le raffinage et l’électricité”. Pas sûr toutefois que cela suffise à éteindre les critiques sur ces super-profits. Surtout si le litre de gazole repasse au-dessus de la barre des deux euros prochainement. “Un seuil psychologique qui marque les esprits”, reconnaît le PDG de TotalEnergies. Dans ce contexte, comme elle l’a fait entre septembre et décembre 2022 à la suite de la flambée des prix du pétrole, l’entreprise pourrait accorder prochainement de nouvelles ristournes aux consommateurs français. Patrick Pouyanné préfère en effet “mener de nouvelles actions ciblées de rabais à la pompe, plutôt que de partir dans un débat autour d’une taxe exceptionnelle sur les profits”, explique-t-il. Toutefois, à ce jour, aucune précision n’a été donnée sur le montant potentiel de cette remise à la pompe. Afin de faire face à ces dépenses, un mini prêt peut être contracté. Une décision saluée par le gouvernent A la sortie du conseil des ministres le 8 février, Oliver Véran a affirmé accueillir “favorablement” la mise en place de cette ristourne. De son côté, reconnaissant “qu’en France, il y a une relation d’amour/haine avec l’entreprise”, Patrick Pouyanné a tout de même souhaité défendre son bilan dans l’Hexagone. Précisant d’abord au Parisien avoir “investi quasiment 2 milliards d’euros (dont un milliard dans les énergies renouvelables et bas carbone) en France l’an dernier, sur 16 milliards au niveau mondial”, il rappelle avoir “rendu 550 millions d’euros aux automobilistes français avec les différents rabais à la pompe pendant plusieurs semaines. Ce qui n’a “pas été fait ailleurs”, indique le PDG. Il assure également partager les profits de l’entreprise avec ses salariés, qui “ont touché en moyenne 3 800 euros en plus d’une augmentation de 7,5 % des salaires” en France. Pas de pénurie de diesel à venir Enfin, alors que selon le quotidien français, “des tensions planent sur l’approvisionnement en diesel dans le monde depuis l’entrée en vigueur dimanche d’un deuxième embargo contre le diesel russe”, Patrick Pouyanné se veut rassurant : “si le prix du pétrole est actuellement élevé, autour de 90 dollars, je ne pense pas qu’il restera très longtemps à ce prix-là. Car sous la pression de la mobilité électrique et de la transition énergétique, la consommation de pétrole finira bien par baisser. Et donc les prix avec… Sauf si le gouvernement augmente à nouveau les taxes”. Il ajoute également “qu’il ne manquera pas de diesel dans nos stations-service".