Dans une période marquée par une inflation élevée, les taux d’intérêt des crédits se sont envolés depuis 2022 dans les pays de la zone euro. Ce mouvement s’est traduit par un ralentissement dans certaines branches, notamment le financement de projets immobiliers. Pour autant, le montant total des crédits aux particuliers reste élevé, à 1 527 milliards d’euros au 31 octobre 2023. La France résiste mieux que ses voisins à la hausse des taux d’intérêt Dans un contexte de forte inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a mis fin à sa politique monétaire accommodante, entraînant une augmentation des coûts de refinancement des banques. Ces dernières ont répercuté ce changement sur leurs propres grilles tarifaires. En matière de crédit immobilier, les banques tricolores proposaient en octobre dernier un taux moyen de 3,43 %, en progression de 233 points de base (pb) par rapport à celui observé en décembre 2021. Malgré ce net rebond, les Français s’en sortent mieux que leurs voisins, tant en termes d’ampleur de la hausse que de niveau. En effet, selon les données de la BCE, La moyenne s’établit à 4,15 % pour les Allemands et 4,36 % pour les Italiens, avec des croissances respectives de 283 pb et 296 pb. Par ailleurs, en France, le système de taux fixe protège les emprunteurs de remontées trop brutales. Pour octobre, ce type de financement a représenté 97 % de la production. Malgré cette sécurité, les candidats à l’accès à la propriété sont freinés par la perte de pouvoir d’achat. Car l’augmentation des taux n’a pas été compensée par la baisse tant attendue des prix. Malgré la hausse, le prêt à la consommation résiste Ces conditions défavorables expliquent la décélération des prêts immobiliers dans l’Hexagone. Les statistiques de la Banque de France montrent que Le taux de progression annuelle est de plus en plus faible : de 2,4 % en août, il a reculé à 1,8 % en septembre, puis 1,6 % en octobre. Là encore, la France est mieux lotie, puisque sur l’ensemble de la zone euro, les chiffres affichent une augmentation moindre, à seulement +0,3 %. ImportantLe montant global des prêts logement souscrits par les particuliers a atteint 9,2 milliards d’euros pour le mois, dépassant les performances réalisées avant la période de chute des taux à des seuils historiques. Sur une année glissante, à 1,293 milliard d’euros, l’encours cumulé des nouveaux contrats (hors renégociations) reste supérieur à celle des autres États européens. Du côté du crédit à la consommation, 205 milliards d’euros ont été accordés en octobre, soit une augmentation de 2,2 % sur un an. D’après le rapport de la Banque de France, Les ménages ont contracté pour 1,527 milliard d’euros d’emprunts bancaires sur le mois, tous types de financements confondus. Par rapport à la même période entre 2021 et 2022, une hausse de 1,8 % est donc enregistrée. À retenir La BCE met fin à sa politique monétaire accommodante, entraînant une hausse des taux d'intérêt, y compris en France. Malgré la hausse, les taux d'intérêt des crédits immobiliers en France sont inférieurs à ceux des autres pays de la zone euro. La cherté du crédit freine l’activité sur le marché immobilier français. Le crédit à la consommation résiste à la hausse des taux d'intérêt.