Depuis l’année dernière, les taux d’intérêt des crédits pour étudiants remontent à un rythme très rapide. Ils se situent actuellement entre 2-3 %, alors qu’ils étaient encore inférieurs à 1 % en 2022. Les banques parlent d’une augmentation « modérée », alors que les crédits immobiliers se négocient à 3,5 % en moyenne. Toutefois, l’impact est lourd pour les jeunes souscripteurs. Augmentation de 1 point de pourcentage sur un an Les études supérieures et le départ du domicile familial pour les bacheliers sont synonymes de dépenses importantes. La contribution des parents, la bourse et l’éventuel salaire tiré d’un job à mi-temps ne suffisent pas toujours à couvrir l’intégralité des charges. En conséquence, beaucoup n’ont pas d’autre choix que de souscrire un prêt étudiant. Or, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt, les taux de ce type de crédit ont nettement augmenté. En effet, les emprunteurs de 2022 avaient pu obtenir des offres à moins de 1 % d’intérêt, mais cette année, quasiment tous les contrats sont accordés avec un taux de plus de 2 % , à montant et terme identiques. ImportantToutefois, certains prêteurs font varier les taux en fonction du profil de leurs clients, notamment le type d’études suivies. Ceux qui choisissent les grandes écoles sont souvent privilégiés. Pour un capital de 10 000 euros, LCL propose à ces derniers un taux de 2,008 %, contre 3,66 % pour les élèves inscrits en BTS par exemple. La Société Générale applique une politique identique, justifiant l’écart par Les conditions convenues avec les associations étudiantes partenaires. Le prêt étudiant, un produit essentiel pour les banques Malgré cette nette hausse, Les banques affirment que les crédits étudiants restent bon marché par rapport aux crédits à l’habitat, Dont le taux moyen pour le mois de juin 2023 dépasse les 3 %, d’après selon la Banque de France. ImportantCette différence est due au fait que les établissements traditionnels utilisent le prêt étudiant comme produit d’appel afin de séduire une clientèle plus jeune et rester compétitive face aux néobanques, très actives sur ce segment. Les banques voient également ce produit comme un moyen de fidélisation des futurs diplômés, dont elles espèrent qu’ils utiliseront d’autres services au fil du temps. Chez Crédit Coopératif, les étudiants ont ainsi droit à un taux « attractif » de 1,50 %. À la Caisse d’Épargne, les 18-28 ans de certaines régions ont la possibilité de solliciter un prêt « coup de pouce » au taux de 0 % dans la limite de 5 000 euros. Les emprunteurs qui ne disposent pas d’une garantie parentale peuvent se tourner vers les banques partenaires de Bpifrance et souscrire un prêt étudiant garanti par l’État. Le montant est plafonné à 20 000 euros et chaque enseigne définit librement son taux. L’an dernier, le dispositif a bénéficié à 20 000 jeunes, et la banque publique d’investissement prévoit de faire encore mieux cette année. À retenir En un an, les taux d’intérêt des prêts étudiants sont passés de moins de 1 % à environ 2-3 %, pénalisant les jeunes souscripteurs. Certaines banques proposent des taux différents en fonction du type d’études suivi, privilégiant parfois les étudiants des grandes écoles. Malgré la hausse des taux, les crédits étudiants restent bon marché par rapport aux crédits immobiliers et servent de produit d’appel aux banques pour séduire une clientèle jeune et rester compétitives face aux néobanques. Certains établissements proposent également des prêts garantis par l’État pour les étudiants sans garantie parentale.